L'affrontement qui se défend.

Ici, une critique très personnelle et certainement pas tout à fait objective. Pourquoi? Parce que Batman v. Superman a été descendu, malmené, traîné dans la boue. Pourtant, c'est une réussite cinématographique incontestable, à voir absolument pour se faire sa propre idée du phénomène. Pour les 3/4 du film s'il faut avouer certaines faiblesses. En effet, on retrouve l'univers sombre et torturé de DC, qui parvient ainsi à se distinguer des rocambolesques et pittoresques Marvels. Ben Affleck nous offre un Batman charismatique et effrayant qui, malgré quelques armes à feu dérangeantes, démontre qu'il a su reprendre avec brio le rôle laissé par le génial Christian Bale. On se sent plongé dans le passé douloureux d'un Batman justicier mais désabusé ("combien de types bien le sont restés?"), porté par des scènes et des effets d'une qualité époustouflante. Jeremy Irons, alias Alfred survole ce casting déjà incroyable. Jesse Eisenberg est par ailleurs tout simplement brillant et fou en Lex Luthor, et forme avec Superman et Batman un triangle de manipulation grandiose. En revanche on ne s'étendra pas ici sur les rapports aux comics et aux possibles incohérences. On regrettera toutefois deux choses notables: la résolution du conflit magique et malvenue entre les deux titans par un prénom maternel commun (il fallait bien arrêter le combat d'une manière ou d'une autre, même si Batman anéantissant Superman aurait été tout à fait délectable à mon goût...) et l'annonce grotesque de Justice League à venir (ainsi que des films éponymes de Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash...). Merci Zack Snyder mais il y avait certainement une façon plus subtile d'annoncer ce qu'on savait déjà. Dernière note positive comme négative à la fois : la bande son épique signée Hans Zimmer, qui sera malheureusement son dernier travail sur les films de superhéros à ce qu'il a annoncé. Donc pour dresser le bilan, une montée en puissance incroyablement orchestrée par Lex Luthor, des combats sublimés aux effets magistraux, une Wonder Woman qui réussi presque à ne pas gâcher le duo épique s'affrontant, mais un film qui retombe dans sa fin tel un soufflé au fromage raté. Personne n'est parfait.