Probablement le clash le plus attendu de l’année, savamment (et/ou lourdement) entretenu depuis des mois par la production à grands renforts de bandes-annonces.
Bon, Man of Steel avait été une grosse déception, il ne fallait donc pas exiger de miracle avec Dawn of Justice.
Mais qu’est-ce qui ne fonctionne pas au juste?
1-Too late
D’une part, DC Comics arrive bien trop tard. Après la bataille, paradoxalement. Marvel a mis environ 15 ans pour installer son univers au cinéma, sa rivale ne peut pas rattraper son retard en un film. Manque de bol pour nous, le réalisateur va pourtant s’escrimer à caser le plus de personnages possibles, d’une façon qu’il est impossible de qualifier d’adroite. Ainsi, la belle Wonder Woman tombe comme un cheveu sur la soupe au beau milieu de l’intrigue. Cet acharnement nuit évidemment à l’avancée de l’histoire, et le montage est un véritable massacre.
2-Why so serious?
Dawn of Justice est RINGARD. Pour quelle raison? Parce qu’il se prend bien trop au sérieux. Marvel (du moins, au cinéma) a tout compris, et sa formule est gagnante car elle a choisi de raconter ses super-héros avec une bonne dose salutaire de second degré. Les moues impuissantes de Superman ou les regards furibonds du Batman sont empesés et bien dérisoires.
3-The Mask
Ben Affleck en Batman, c’est bien, mais on n’y croit pas. Et ce n’est en rien la faute de l’acteur. J’ai eu beau regarder très attentivement, je n’ai pas retrouvé l’homme chauve-souris. Il faut davantage qu’un masque pour créer un personnage. Batman, c’est aussi Alfred (pâle Jérémy Irons), ses démons et ses excentricités, ses gadgets, sa folie, et un méchant d’envergure pour lui tenir tête. D’ailleurs, le mot « Batman » n’est presque jamais utilisé dans le film, il n’est question que de « Bat-justicier ».
4-Mad Men
Lex Luthor: une coupe de cheveux à ranger avec les carrés diaboliques tendance 2015 (voir Bryce Dallas Howard et Evangeline Lilly), c’est-à-dire à la poubelle. C’est simple, dès qu’il ouvre la bouche celui-là, on décroche.
Doomsday: RIDICULUS.
5-Mortal Kombat
Le rendez-vous est raté, le grand affrontement entre l’homme et le dieu fait plouf. Parce que le film ne se concentre finalement pas assez sur les deux protagonistes qui donnent pourtant leurs noms à l’opus.
On comprend la méfiance de Bruce Wayne vis-à-vis de Superman, on saisit moins l’obsession de Clark Kent (que l’on voit assez peu à l’écran) vis-à-vis de Batman. On est finalement un peu partagé…sans réellement parvenir à prendre parti. C’est une lutte en carton, puisqu’il est par trop évident que ni l’un ni l’autre ne sont véritablement un danger pour leurs concitoyens.
Que dire du « retournement de situation » qui met prématurément fin à la baston entre les deux beaux gosses…rien, on ne dira rien.