Aussi joli que le souvenir des romans de notre enfance, BELLE ET SÉBASTIEN : L’AVENTURE CONTINUE, reste dans la lignée du premier opus : sympathique, esthétique et émouvant.
Sympathique d’abord car ce deuxième volet s’inscrit dans la volonté de réaliser une trilogie autour d’un jeune garçon que l’on accompagnerait de l’enfance à l’adolescence à la manière d’Harry Potter. On retrouve donc avec plaisir le petit Sébastien, toujours remarquablement interprété par l’adorable Félix Bossuet, ainsi que le grand-père (Tchéky Karyo), et Angelina (Margaux Chatelier) qui l’a élevé comme une mère et qui se trouve ici portée disparue, voire morte. Belle, quant à elle, est particulièrement présente et incarnée dans cet épisode, faisant partie intégrante des personnages, notamment grâce aux nombreuses expressions que le réalisateur Christan Duguay est parvenu à obtenir de la chienne et intégrer dans la mise en scène. Parmi les second rôles de ce volet, on compte Thierry Neuvic en bougre solitaire qui se révèle avoir un coeur tendre, aussi juste que séduisant, ainsi que la charmante Thylane Blondeau incarnant une enfant italienne qui va aider Sébastien à retrouver Angelina. Les personnages sont assez intéressants et apportent de la nouveauté mais on ne comprend vraiment pas pourquoi la petite fille est sensée être italienne. En effet, la jeune actrice se retrouve contrainte de parler français avec un accent qui sonne totalement faux alors que cela n’apporte absolument rien au scénario. Ceci étant, passée la gêne des premiers instants, le joli minois et la fraîcheur de Thylane nous permettent de passer rapidement au dessus. Enfin, un casting impressionnant de nouveaux animaux font leur apparition, dressés de main de maître et avec assez de talent pour enrichir la réalisation, notamment à travers une scène d’exode.
Esthétique ensuite car dans ce film, mis à part les effets un peu grossiers utilisés pour donner aux protagonistes l’apparence d’être sales, tout est beau ! Les acteurs, les animaux, les décors, les sites naturels… chaque image est une carte postale. Contrairement à l’épisode précédent (réalisé par Nicolas Vanier), ici pas de paysages enneigés mais on retrouve la beauté des rivières et de la montagne en été auxquelles ont été ajoutées falaises et forêt incandescente. Par ailleurs, la présence d’effets spéciaux, remarquables pour ce type de production, contribue à l’évolution de l’aventure: l’enfant a grandi et prend de nouveaux risques, il va plus loin (par exemple les scènes d’incendie). Ce que l’on perd en naturel, on le récupère ainsi au niveau du scénario dont l’action se trouve enrichie
Un scénario plus étoffé, bien qu’un peu prévisible, mais qu’importe car ce n’est pas tant le suspense que l’émotion que petits et grands attendent de ce genre de film. Pour le coup, celle-ci est au rendez-vous et joue certes sur des cordes classiques des partitions maintes fois entendues mais cela reste efficace. Il est ici question de relations père-fils, de liens de coeur autant que de liens de sang, de l’amitié qui se noue spontanément entre enfants, sans méfiance et sans contrepartie. A l’instar du Petit Prince de Saint Exupéry, cette histoire parle aussi de cette petite voix, de cet instinct, que les enfants entendent et suivent de façon insouciante, parfois même inconsciente, au contraire des adultes qui se laissent assourdir par les contraintes du réel. Les enfants ressentent là ou les adultes raisonnent, sauf César, le grand-père (qui a compris la leçon lors du premier volet). Ce dernier, n’écoutant que son coeur, décide de continuer à chercher Angelina que tout le monde imagine décédée lors du crash d’un avion, permettant ainsi que l’aventure continue…
Pour changer un peu des films d’animation qui peuvent, à force, lasser les parents, BELLE ET SÉBASTIEN : L’AVENTURE CONTINUE, offre une agréable alternative, surtout si vous avez aimé le premier. Si toutefois, contrairement aux enfants qui seront sans nul doute émus et happés par ce film joliment réalisé, vous n’étiez ni touché ni intéressé par le scénario, il vous restera toujours le plaisir des yeux…
Critique par Stéphanie, pour Le Blog du Cinéma