Buena Vista Social Club au Congo
Deux ressentis me sont apparus à la sortie de la séance. Tout d'abord la forme, celle d'un documentaire dont les auteurs ont du voir en boucle « Buena Vista Social Club ». Même trame, même montage, même chronologie, même sujet,... Le résultat n'est pas désagréable mais assurément pas/plus surprenant.
En suite le fond. Et là Benda Bilili est à la fois un mélange de joie de vivre, de volonté, de fraternité, de rage de réussir, de communion avec un public mais aussi d'opportunisme plus ou moins assumé. En effet, les « acteurs » sont tout sauf naïfs. Ils ont parfaitement conscience de l'image qu'ils renvoient (cf une altercation entre le chef du groupe et un passant. Le chef parlant clairement de « travail » en faisant référence au fait qu'il se fait filmer). Par ailleurs la musique est clairement vécue comme le moyen de se sortir de la misère et non juste une expression artistique à même de combler quelque égo. Ils saisissent ainsi à pleines mains la « chance » qui a mis sur leur route cette équipe de documentariste français. Et c'est une fable moderne joyeuse car la réussite artistique et économique leur permet effectivement d'améliorer leur quotidien et celui de leurs proches. Mais entre les lignes, le documentaire est plus que cela. Il est aussi politique et renvoie les questions d'immigration et des politiques migratoire du «rêve/mirage » européen tel qu'il est perçu en Afrique au travers d'apartés (réels ?). Et ce qu'il en ressort est édifiant.
Benda Bilili est une véritable pépite sur le fond, dans son « sous-texte », une vraie bouffée de joie « simple » permettant de relativiser notre quotidien mais qui m'a semblé desservi par sa mise en forme justement formelle et un poil « stéréotypée ».