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6 j'aime
Berlin Alexanderplatz nous propose un voyage en 5 parties dans la vie d'un brigand miraculé qui va essayer de dompter la bête en lui pour faire le bien.
C'est un film très riche sur plein d'aspects, je sais pas du tout à quoi cette critique va ressembler j'ai 20 000 idées en tête actuellement.
Déjà l'atmosphère du film est grandiose, on est à la fois émerveillé et dérouté par cet univers, cette ville, tantôt sale, tantôt lumineuse. La mise en scène est très forte, beaucoup de plans longs, en steady cam, d'une virtuosité indéniable, avec des mouvements très fluides, et une ambiance musicale qui accompagne très bien cette atmosphère et contribue grandement au réalisme de cet univers.
Un réalisme plombant, d'une crédibilité implacable, qui va rendre le récit d'autant plus lourd.
Au niveau de la mise en scène, mention spéciale au début de la scène du braquage, juste grandiose, au plan durant lequel Francis se fait renommer Franz, et à la scène de l'accident avec ce ralenti juste sublime. Les lumières sont très belles, les ambiances nocturnes sont très réussies.
Scénaristiquement, c'est un film très bien construit, avec ses 5 parties présentées par une voix off qui s'avèrera être un personnage clé du film. Ce découpage fait penser à Nymphomaniac si vous voulez une idée de ce à quoi ça ressemble.
Les acteurs sont tous excellents, seconds rôles compris, et contribuent grandement à l'immersion dans le film.
Maintenant le vif du sujet, ce film apporte une réflexion sur la nature de l'Homme, ce qu'il est au fond de lui et si il peut se changer lui même. On a ainsi Francis, qui était et est toujours, un criminel (dealer, mac, ...) et qui veut profiter de son statut de miraculé pour faire le bien, arrêter ses activités criminelles et devenir quelqu'un de bien. Or c'est loin d'être simple et au final, on peut même dire qu'il échoue. Il se bat constamment contre lui même pour se changer mais rien n'y fait. Il a donc en quelques sortes 2 "lui", le "lui" criminel, sombre et le "lui" qui veut faire le bien. Son "lui sombre" est personnifié par Reinhold qui fait office presque de diable dans le film, qui va l'entraîner toujours plus loin dans la criminalité, et son "lui bon" est personnifié par Mieze, sa compagne, qui apparaît dans le film comme un ange, tout en blanc, pure (même si elle est prostituée). Le film raconte le combat perpétuel entre le bien et le mal au sein du personnage de Francis, qui fait tout pour aller vers Mieze et devenir bon mais qui est rattrapé inlassablement par le mal, incarné par Reinhold. Ce trio de personnage est passionnant, on voit vraiment que Francis est tiraillé entre l'influence de ces 2 personnes, complètement opposées, qui ne peuvent cohabiter. Au final, il va réussir à passer outre son être et Reinhold, pour partir avec Mieze, sauf que Reinhold, sa partie sombre, voyant la partie bonne prendre le dessus sur lui, ne l'accepte pas et va anéantir la partie bonne de Francis.
Francis doit "tuer la bête" en lui pour se libérer de son joug, (c'est pour moi le sens des scènes avec le taureau) et c'est ce qu'il fera au final mais bien trop tard.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je pense pas que Reinhold soit vraiment le mal incarné, je pense pas que ses actes soient prémédités, je pense juste que, tout comme Mieze, il est tombé en quelques sortes amoureux de Francis et n'accepte pas de le voir partir, il est impuslif, sanguinaire et c'est pour ça qu'il agit comme ça. C'est aussi par jalousie, il n'a jamais aimé personne et n'a jamais été aimé par personne, alors voir Francis réussir tout ça alors qu'au départ c'est lui qui l'a tiré de sa pauvreté, par le trafic de drogue, ça lui fait se rendre compte qu'il perd le contrôle et que Francis lui échappe.
Merci d'avoir lu, j'espère que vous avez compris
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Créée
le 26 mai 2021
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