Les maux pour le dire
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le 28 mars 2019
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Peu importe le sujet, le réalisateur Robert Zemeckis a une incroyable facilité de raconter une histoire avec une magie qui me surprend toujours et une technicité totalement exemplaire. Comme Steven Spielberg, Robert Zemeckis est un grand artiste, un professionnel qui prend bien soin de ses sujets et un cinéaste qui aime vraiment ce qu'il fait. Peu importe les projets qu'il entreprendra, j'aurai toujours une confiance envers ce dernier, comme je l'avais devant sa nouvelle réalisation qui reprends apparemment un documentaire résumant la vie perturbée d'un travesti.
Après l'avoir visionné, le metteur en scène s'est toujours fasciné à l'histoire sensible de Mark Hogancamp, un travesti qui s'est fait violemment tabasser lors d'une soirée bien arrosée. Cette histoire a la particularité de mettre en avant la passion photographique de ce dernier avec ses poupées et sa maquette de village. C'est une histoire qui a aussi émerveillé l'acteur Steve Carell, celui-ci s'est précipité sur son téléphone pour décrocher directement le rôle principal. Avec des passionnés comme Robert et Steve aux commandes du projet, la réalisation avait de quoi partir sous de bonnes bases, que ce soit sur le côté scénaristique ou celui de la technique.
J'ai lu pas mal d'articles sur les moyens et les technologies employés pour mettre en animation les poupées et leur environnement. Parmi les différents outils couramment employés dans l'industrie du cinéma, c'est la caméra 6K et la performance capture qui ont été utilisés. L'équipe technique avait jugé que c'étaient les moyens plus sophistiqués et les plus efficaces à appliquer pour réaliser le travail demandé. Dès les premières images, j'ai tout de suite été très admiratif des séquences dans le village miniature. La magie opère sans la moindre défaillance, l’atmosphère est à la fois douce et poétique et le charme est un indicateur visuel qui ne fait que nous surprendre de plus en plus au fil du visionnage.
On a vu des films employant la performance capture, ça a toujours donné de bons résultats et c'est parfaitement le cas dans ce long-métrage qui met en scène un affrontement entre un capitaine aviateur, sa troupe d'élite féminine et les Nazis. Je ne suis pas un grand fan de Steve Carell mais je dois l'admettre que je l'ai trouvé très attachant dans ses deux rôles, il délivre beaucoup d'émotions sans la moindre retenue et s'applique à fond. Chez les femmes, je crois que nous sommes ravis de voir de belles actrices agir comme Diane Kruger ou Eiza González (Surtout pendant le défilé affriolant et rondement bien rythmé).
Il est vrai que c'est un peu abusé de nous faire croire que les femmes sont la solution d'un problème traumatique, le féminisme frappe malheureusement encore une fois, mais c'est modéré, ça reste raisonnable tout de même. Concernant la mise en scène, il n'y a rien à dire sur ce côté, les deux évolutions quotidiennes (la vie réelle et celle du village miniature) se déroulent sans le moindre accroc, chaque passage d'une évolution à une autre se fait d'une manière intelligente et évidente.
On ne s'y perd pas, le suivi est bien étudié du début jusqu'à la fin et chaque scène est justifiée. Il y a mes yeux l'équilibre adéquat de ce qu'il doit être raconté et comment on le fait (la durée, l'endroit, les dialogues, le ton,...). C'est pratiquement un sans faute, avec des effets visuels qui nous emportent comme un rien et des références bien trouvées. Seule la fin m'a un peu déçu car elle était très prévisible, n'importe qui aurait deviné la source des maux du héros. Encore une fois, le réalisateur signe une magnifique œuvre qui complète à merveille son CV. 8/10
Notre souffrance c'est notre carburant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2019 : Journal de bord d'un cinéphile en conquête de belles découvertes, Les meilleurs films de 2019 et Les meilleurs films mêlant animation et prises de vue réelles
Créée
le 21 mars 2021
Critique lue 408 fois
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