Les maux pour le dire
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Zemeckis et moi ça avait mal commencé. J'avais détesté Forrest Gump, à tel point que je n'ai jamais pris la peine de le regarder depuis. Mais je ne suis pas là pour parler de moi. D'autant qu'ensuite, les choses se sont arrangées entre nous et que je suis désormais une fan absolue.
Impossible donc de rater Marwen, avec en prime celui que je prends pour un des tout grands acteurs américains actuels, j'ai nommé Steve Carell, que je suis méthodiquement depuis The Office, dès qu'il pointe le bout de son talent dans un film (et donc prête à me taper un Woody Allen pour ça, c'est vous dire...)
Alors, j'avoue, avec l'impartialité que je viens de vous démontrer, que j'ai adoré. Tout commence pendant la guerre, où un valeureux pilote de chasse écrabouille 5 nazis dans une débauche de coups de feu, aidé en cela par 5 wonderwomen dépoitraillées. On est parti dans la dimension parallèle de l'imaginaire confronté au réel, on ne va pas être déçu.
Car dans le réel, Hogie a tout perdu, sauf la tendresse et la complicité de son entourage, après l'horreur qu'il a subi. Subtilement, Zemeckis l'évoque à plusieurs reprises, sans s'appesantir plus que cela sur ce que tout le monde a compris. C'était l'avant, lorsque Hogie était quelqu'un, pas ce grand enfant perdu qui a peur de son ombre. Alors il n'avait peur de rien, il était inconscient, alcoolique, et cela a failli lui coûter la vie.
Que fait-on lorsque l'on est un enfant, et que son imaginaire en devenir permet tout ? On joue, et c'est ce qu'il fait, inlassablement, toute la journée, imaginant à l'infini des scenarii qui tournent pourtant toujours autour du même thème. Parce que ce thème est le début de sa vie actuelle, qu'il n'a rien d'autre à se raccrocher, ayant tout oublié d'autre que ce fameux jour où. Il y accroche par contre tout ceux qui l'entourent et le protègent, comme pour faire un pont entre réel et imaginaire. Il n'a plus aucun autre modèle, lui qui fut un brillant illustrateur.
Bienvenue à Marwen est un film simple, tendre, sensible. L'utilisation du MoCap est devenue tellement évidente pour Zemeckis que la réalisation est fluide, maîtrisée, évidente. Steve Carell est lunaire, juvénile, on a envie de l'aimer et de l'aider dès qu'on le voit.
Bravo à eux, bonne route à ce film qui mérite qu'on s'y attarde.
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Créée
le 11 janv. 2019
Critique lue 141 fois
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