Après avoir enchaîné les succès durant plus d'une décennie ("Midnight express", "Fame", "The wall", "Birdy", "Angel heart", "Mississippi burning"); en 1990, Alan Parker semblait être devenu un wonder boy inébranlable... Jusqu'à ce film... Ce témoignage sur un aspect peu connue et peu glorieux de l'histoire des Etats-Unis: les camps de prisonniers japonais aux USA. Une période où plus de 100.000 citoyens américains d'origine japonaise furent enfermés dans des camps au milieu du désert. Le film pourrait être pris comme l'antithèse de "L'empire du soleil" de Spielberg, mais Parker s'embourbe dans une romance historique où il n'est pas vraiment à l'aise. Dans ce film Parker n'arrive pas à éviter les stéréotypes d'une romance à la guimauve trop appuyée. Trop de violons. Trop de bon sentiments. Trop d'académisme... Le film peine à démarrer. Il faut attendre la seconde moitié du film avec la mise en scène de l'exil forcé pour que l'on retrouve la patte du réalisateur qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'agit de mettre en scène les injustices de la vie. Hélas, cette partie, qui aurait du être le sujet du film, restera secondaire et largement sous développée dans l'histoire.
Le film fut identifié en 2014 comme le plus exemplaire sujet d'un Oscar-bait qui a échoué. Un Oscar-bait est un film qui semble rassembler tous les marqueurs sensibles pour plaire aux jurées des Oscars (acteurs et réalisateur connus, thème hautement morale ou historique, souvent d'époque et en costume, etc...). De plus ils ont la caractéristique de n'avoir été exploité que le minimum de temps en salle nécessaire pour être éligible aux grandes cérémonies de remises de prix aux USA. La stratégie étant alors de ressortir le film, doublé d'un gros marketing s'appuyant sur son nouveau palmarès.
Pour "Bienvenue au paradis", cela n'a pas marché, malgré tous les marqueurs, celui-ci n'aura même pas reçu une seule nomination. Comme quoi il n'y a pas de recette miracle pour faire systématiquement un bon film.