On n'atteint ici les sommets de la carrière d'Enzo G. Castellari, très bon représentant du cinéma bis italien. Big Racket est clairement l'un de ses meilleurs films, bien sur on reste dans une certaine catégorie de cinéma avec ses défauts, mais j'aime bien la générosité de ce film.
C'est une série B typique des années 70, violente et crue, on n'en fera plus jamais des comme celle-ci. A sa sortie en Italie, ce film fut un succès car le thème du film collait bien à l'actualité par contre une certaine presse n'y voyait qu'un film fasciste et certains voulurent même interdire la diffusion de ce long-métrage...donc utiliser des méthodes extrémistes.
L'histoire se déroule à Rome, des voyous sans aucune limite rackettent les commerçants, la police a du mal à appliquer la loi et se fait rabrouer sans cesse. Un flic essaye de casser ce racket, mais il sera agressé par les voyous.
Joué par le charismatique Fabio Testi, ce flic au bout d'un certain temps décide d'utiliser les même méthodes que les gredins pour les éliminer, il demandera l'aide de taulards spécialement libérés de prison ou des victimes de la bande de racketteurs.
Ce film ne fait pas dans la demi-mesure, le trait est forcé, les racketteurs sont presque caricaturaux (l'un des membres est une femme particulièrement vicieuse), le film va parfois loin avec des viols abjectes
une ado est violée, jouée par la propre fille du réalisateur ; une femme aussi est violée avec le commentaire suivant de l'un de ses violeurs "moi je préfère par derrière".
Le film ne fait pas dans la dentelle, il a parfois tendance aussi (notamment au début) de sauter d'une scène à l'autre sans transition écorchant un peu la trame du récit.
Outre Testi, il est accompagné d'un bon casting dans certaines trognes sont tout à fait connus de tous amateurs du cinéma italien, les frères Angelis (aussi connu parfois sous le nom des Olvier Onions) signe la musique, et bien sur Castellari se charge de mettre tout cela en scène avec une rude efficacité. Big Racket comporte plusieurs fusillades bien chorégraphiées dont la fameuse finale ayant lieu dans une usine, on pourrait juste reprocher que certains impacts de balles soient sans traces de sang, alors que d'autres sont sanglantes. Par contre nous n'avons pas droit à une course-poursuite en voitures, souvent habituellement présente dans ce type de production.
Mine de rien, ce film de 1976 trouve un certain écho avec notre époque dont la montée de la violence inquiète les médias.