On reconnaît ici la patte de Jean-Pierre Jeunet : ces plans très rapprochés et en contre-plongée sur le visage des personnages, la photographie, la légère excentricité des personnages et l'observation des interactions humaines.
Il y ajoute un questionnement sur l'humanité. C'est quoi être humain ? Et sur le progrès et le développement des intelligences artificielles.
Mais ces questionnements découlent d'une histoire qui est divertissante avant tout.
Je reconnais que l'explication donnée à la présence de tous ces individus sous le même toit au même instant est peu crédible. Pas mal de choses relèvent des ficelles scénaristiques. C'est exact.
Cependant, si l'on est prêt à passer ces facilités au film, on se retrouve avec une histoire relativement originale, qui pourrait presque constituer une pièce de théâtre, mais avec les outils technologiques et artistiques qu'offre le cinéma moderne.
Pour moi, "BigBug", malgré son rythme parfois un peu lent, est un vent de fraîcheur. Il se permet d'aborder des thèmes relativement angoissants avec un sens de l'humour qui fait mouche.
J'ai ri de bon coeur aux péripéties dignes d'un théâtre de boulevard ou aux petits détails comme l'accent marseillais de l'ex-mari. Et les acteurs se sont prêtés au jeu, en particulier Elsa Zylberstein.
Tout n'est pas parfait, bien sûr, mais pour un film français diffusé sur Netflix, je trouve ce long-métrage particulièrement agréable.