C'est vrai qu'il y a une bonne petite ambiance Boromir meets "The Wicker Man" against the peste noire et un jeune moine qui tire vers "Le Nom de la Rose" mais tout cela reste homogéniquement lourd et assez accessoire. Ce n'est pas que c'est honteux, c'est un minimum sympa pour une mise en scène british simili "28 jours plus tard" "dog soldier" etc mais ça en a les mêmes platitudes dissimulées par un simple contexte original. La majorité du temps, ça poireaute gentiment entre silence voulu pesant et répliques creuses. Même si le déroulement est bien pensé pour que l'ennui n'arrive jamais trop fort, tout ne mène qu'à une révélation finale qui n'en est pas une pour confirmer qu'en fait, il ne s'est rien passé tout le long si ce n'est une mise en ambiance d'un village hippie malencontreusement coincé au moyen-âge. Il reste tout de même ce face à face entre le paganisme, le catholicisme et la peste, qui oui, soulève des thèmes normalement porteurs sur la foi. Malheureusement, je n'ai pas cru un instant à la folie humaine qui se devait de relier le tout, plutôt une suite de manchettes qui se prétextent réciproquement. Les personnages prétextent le silence, le silence prétexte l'ambiance, l'ambiance prétexte l'action, l'action prétexte le chaos, le chaos prétexte le gore, le gore prétexte la crudité, la crudité prétexte le fond, le fond prétexte la mise en scène, la mise en scène prétexte les personnages, etc. Au final, ce n'est pas que ça a été désagréable, c'est qu'aucune promesse n'a été vraiment remplie, et ce même si je succombe aux charmes de Carice Van Houten.