Le retour de Black Mirror, c'est toujours quelque chose que j'attend ; suivant (bingeant ?) la série depuis ses débuts, j'ai tout de suite sauté sur place quand à l'annonce de la sortie d'un nouvel épisode de "noël". Et là ou Bandersnatch surprend, c'est qu'il nous rappelle qu'on est techniquement loin de White Christmas (S2E4), mais que la quantité de génie reste, quand à elle, toujours la même.
Parce que oui, l'idée d'un épisode interactif, ça ne m'a pas tout de suite séduit, et en fait ça serait la seule chose qu'on lui reproche réellement ; les choix à faire sont frustrants, on a peur de niquer l'histoire, de tuer quelqu'un qu'on aime, de se retaper les scènes qu'on a déjà eues... et on a raison : ce détail laisse au film un scénario déconstruit, maladroit, avec une fin qui ne se marque jamais vraiment... on a du mal à suivre, en tentant plusieurs scénarios, quelle était la "vérité vraie" ?
Pourtant, je n'arrive pas à en vouloir à Black Mirror ! Déjà parce que cette histoire de vérité qui nous échappe, ils nous y ont habitué... et puis aussi parce que c'est génial. On se retrouve avec un épisode différent du concept original de la série, n'en déplaise aux puristes : pas d'anticipation, pas de futur, peu d'écrans... et pourtant, on se retrouve immergés dans un univers glaçant qui fera frissonner les emphatiques, dans laquelle se confrontent métaphores bien calées entre quelques références qui plairont toujours et morales sur l'irréversibilité et le non retour, comme si Noé (Irréversible) avait rencontré Van Dormael (Mr Nobody).
C'est à chaud... mais Bandersnatch est agréable, marquant et ne déçoit pas (...quand il n'est regardé qu'une fois)