[Critique s'adressant avant tout à ceux ayant tenté l'expérience, pour les autres je ne vous la recommande pas. On m'a dit de ne pas le voir, je l'ai vu par curiosité, j'aurais dû m'abstenir. Si vous êtes aussi curieux que moi vous le regarderez quand même, pensez à venir me dire que j'avais raison après visionnage.]
Épisode de Noël de notre fameuse série dystopique, Black Mirror, la série qui nous scotche devant nos écrans pour nous dire tout le mal qu'ils nous font. Enfin ça c'était au début. Ça explorait satiriquement le concept d'acrasie, de perversité à regarder ce qui nous révulse, c'était je dirais le plus intelligent des divertissements facile d'accès. Contrairement à ce qu'on en a entendu ça n'a jamais été une série d'anticipation mais bien un ensemble de miroirs ne parlant que de notre présent. Il y avait malgré tout un problème. Netflix a racheté Black Mirror, pas pour sa critique du divertissement et du virtuel mais parce que c'est un divertissement qui marche, qui rapporte. Ce rachat, c'est la fin de l'épisode 2 de la saison 1, quand les juges permettent à Bing d'animer une émission où il pourra dire tout le mal qu'il veut, car les gens veulent regarder ça.
Brooker devait donc faire le pari suivant : on m'avance et me produit comme un gros divertissement bien branché, je dois en profiter pour faire réfléchir, être satirique, innover. Sur certains épisodes cela marche plutôt bien. Mais pas sur celui là.
Il est très décevant et c'est Charlie Brooker qui l'a écrit en plus, je n'y croyais pas au début. L'idée d'interaction était bonne mais n'est pas à la hauteur (peut-être à travailler ?), elle n'innove rien aux premiers RPG textuels, la critique du libre choix (qui aurait pu s'exprimer envers Netflix et les propositions de films) est nase, on tend vers un mauvais jeu vidéo qui ne sait plus ce qu'il veut nous dire tant qu'on a pris un abonnement Netflix.
Il va falloir reconvaincre le public que vous avez encore quelque chose à dire et à cogiter.