Il est rare que je préfère le film au roman, mais la puissance d'évocation du film de Ridley Scott dépasse largement celle du roman de Philip K. Dick...
...Et il y a la musique.
Au travers d'une enquête policière, Dick et Scott évoquent différents thèmes et symboles comme le mythe de Prométhée, qui tous nous interrogent sur l'essence de l'humanité.
Nous voyons aussi une différence entre ceux qui devinent avoir une vie courte et la vivent dans l'urgence, et le héros, installé dans le confort de ses certitudes qui boit beaucoup et mange n'importe quoi à son rythme.
Mais tous se sont forgés une expérience affective. Où est la différence? Dans l'espoir qui nait de l'incertitude de notre destin?
Vous êtes nés d'un homme et d'une femme. Cela fait-il de vous un être humain? Réussiriez-vous le test de Voigt-Kampf?
Ô combien de psychopathes, combien de sociopathes...
Mais par-delà tous les thèmes à la mode tels l'antiracisme et le droit à la différence, le thème essentiel est la créature qui rencontre son créateur et lui demande des comptes.
Un jugement dernier inversé?
Je viens de découvrir une seconde version avec une fin heureuse. Dommage, cela affaiblit le film et ce n'est pas cohérent avec ce qui précède.
On sort de l'univers urbain glauque et désespérant pour rejoindre une nature sauvage, loin des hommes.
Bonheur conjugal? Harmonie avec la nature?
Pathétique!
Heureusement, il reste la vraie version, celle que je ne dévoile pas... et que je note.