I want more life, father.
Présenté comme un film de SF, il serait pourtant foutrement con de ne voir que ça dans Blade Runner, qui, on le comprend très vite, a plus à voir avec le film noir qu'avec un actionner spatial. On suit Harrison Ford, blade runner de son état et Deckard de son patronyme, au cours de son enquête pour retrouver des robots humanoïdes dénués d'émotion et programmés pour mourir au bout de quatre années appelés les réplicants, qui, une fois qu'ils commencent à avoir quelques sentiments, se rendent compte qu'ils se font un peu enculer. Un pitch somme toute assez basique, qui n'est qu'un prétexte à une réflexion très intéressante sur la création et surtout à une virée dans les entrailles d'une mégalopole futuriste où l'on se perd avec plaisir aux côtés de Deckard.
Parce que c'est surtout ça qui m'a frappé, moi, l'ambiance. J'ai été totalement pris par l'univers, les personnages, et le scénario (dans l'ordre) et les différents changements de ton (passer d'une scène d'action à une scène aux dialogues foutrement bien écrits) et d'ambiance (des nouilles dans chinatown puis une virée dans un bar oriental) font qu'on se retrouve aussi perdu et désoeuvré que le protagoniste, livré à lui-même dans une mégalopole qui vous engloutit et vous mâche à coup de publicité et de contrôles de police jusqu'à ce qu'elle puisse enfin vous avaler.
Des plans sublimes, et surtout une direction artistique totalement dénuée de fautes de goût, ce qui, pour un film SF des années 80, est un exploit que je me dois de souligner. Je m'attendais à voir des trucs super kitschs et cons mais pas du tout. Respect donc.
Inutile, pour conclure, de s'appuyer trop longtemps sur le scénario, très intéressant et propice aux analyses en tout genre, qui s'éloigne totalement de ce qu'on peut faire aujourd'hui en SF tant il est anti-manichéen au possible.
Sûr que quand on mélange des putain acteurs, une putain d'ambiance, un putain de scénar et une putain de réalisation, on peut n'aboutir qu'à un chef d'oeuvre. Un putain de chef d'oeuvre donc