En vieillissant, je me dis que c'est Tyrell le pire méchant (et non pas le flic pourri), que les réplicants sont psychologiquement comme des enfants qui seraient plus fort que des adultes et qui pourraient donc accomplir leurs fantasmes (genre, tuer le père ?), que Sébastien n'est pas une victime mais un lâche qui est le mort qui mérite le plus de l'être dans ce film. En somme, en vieillissant ce film est assez bon pour encore avoir quelque chose à dire. Alors que des gars comme Bay (pour caricaturer) ne parviennent même pas à dire quelque chose à un adolescent, et que ces types trouvent du financement pour montrer ce qui n'est finalement qu'un rot (ou un pet) télévisuel.
Outre le fait que le film n'existe que pour préparer la scène sur le toit, que les trente versions différentes sont aussi (in ?)intéressantes les unes que les autres, que la scène avec Priss et Deckard est "amusante" à cause de la présence de plusieurs vraies personnes pour jouer une pièce qui ne contiendrait finalement que des robots et que la juxtaposition de scènes qui va des baisers de Deckard jusqu'au changement de look de Priss est très habile pour suggérer et opposer, outre le fait que c'est de la bonne SF parce que l'intrigue se sert de la SF mais pourrait être juxtaposée dans n'importe quel autre contexte, outre la bande-son qui reste à la hauteur contrairement à bien des pièces de Vangelis, outre la quantité de questions subsidiaires idiotes que soulève l'histoire pour les amputés émotionnels (Deckard est-il un réplicant, la toupie de Di Caprio est-elle faite en plomb ou en acier), outre l'ambiance noire à la fois cheap (la pluie, il fait tout le temps nuit, pas de tizenfants qui courent avec un gros ballon rouge) et réussie (le saxo), outre ...
Outre plein de trucs, c'est un film très valable. Et c'est pour ça que les rééditions qui visent à remplir des portefeuilles ne parviennent pas tout à fait à le vider de sa substance un million d'années plus tard. Bien joué, en somme. Surtout qu'on aura réussi jusqu'à présent à éviter les habituels Blade Runner 2, Blade Runner 3 et Blade Runner : First generation. C'est aussi pour tout ça qu'on a fait confiance un minimum à Scott par la suite, quitte à parfois le regretter. Niam niam.