Blame!
6.2
Blame!

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Seshita (2017)

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ENFIN !! Une adaptation à la hauteur de l'ampleur et de l'esthétique de son manga d'origine. Blame!, c'est une saga atypique, dans la mesure où l'univers y est d'une froideur grisante, où les détails abondent dans une cité souterraine s'étendant au delà de toute limite rationnelle, tel un gigantesque labyrinthe futuriste peuplé d'étranges créatures et de vestiges d'humanité, se cachant de patrouilles de robots tueurs (les sauvegardes). Les dialogues y étaient peu fréquents, et ne cessaient de complexifier un univers déjà peu ouvert à une compréhension rationnelle. C'est là que le projet acquiert une légitimité salutaire, puisqu'il fait l'effort de synthétiser les concepts tout en les rendant accessibles. L'univers se déploie alors devant nous, ambitieux sur bien des points, et constamment respectueux de l'équilibre esthétique de l'univers (rendu plus chaleureux ici par l'usage de couleurs, généralement dans des tons oranges/rouges).


On dépouille Killy de l'enfant qu'il protégeait dans les premiers tomes, on reprend quelques figures intéressantes (Shibo la scientifique), et on développe essentiellement l'univers sous l'angle des électro-pêcheurs petite communauté qui tente de survivre en cherchant de la nourriture en ces lieux où rien ne pousse. Le film cumule donc plusieurs points positifs comme l'immersion directe dans un univers dont on comprends peu à peu les codes, tout en se ménageant quelques petites révélations et climax pour conserver l'attention du spectateur. Sur ce terrain, la réussite est au rendez-vous, l'univers capte l'attention. Il ne lui manque toutefois l'émotion (la caractérisation des personnages est fonctionnelle, jamais développée au delà du rôle social (car dans cet univers, ce sont les lieux qui créent l'adhésion)) et probablement un petit lissage de l'animation, donc les mouvements manquent parfois de fluidité (principalement au niveau des membres des personnages, les séquences d'action restant parfaites).


Pour le reste, il s'agit d'une adaptation synthèse réussie, cohérente et d'une richesse visuelle immédiatement marquante, qui s'attarde régulièrement sur les lieux explorés, et offre un univers incroyablement généreux. Le tout en gardant un côté sombre/sérieux propre à une saga d'un haut niveau d'exigence, dont on gardera un souvenir hélas peu marquant pour la platitude de ses personnages.

Voracinéphile
6
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le 21 mai 2017

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Voracinéphile

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