Encore une fois un film qui me tentait moyennement mais pour lequel l'équation du casting a pesé très fort dans la balance: Cluzet, Gourmet, Zaccai, Lanners, Bourgoin au service d'un polar noir... Alléchant...

Mais la qualité du film n'est malheureusement pas, cette fois à la hauteur de son beau casting...

Si le scénario est très bon et si cette descente au enfer d'un homme qui ne cesse chaque de faire les pires choix possibles avait vraiment tout pour être passionnante, il manque cruellement deux choses au film: du rythme et un vrai suspense...

On a beau s'émouvoir sincèrement de voir le pauvre Cluzet s'enfoncer dans la merde jusqu'au coup et d'y entrainer sa famille au grand complet, le manque de suspense, de crescendo dans la mise en scène finit par être un vrai handicap pour le film et l'on se prend souvent à rêver de ce que Kieslowski (l'histoire des mauvais choix) ou les frères Dardenne (rois du suspense, l'air de rien) auraient pu faire d'un tel scenario. Le film ne décolle vraiment qu'à sa toute fin dans les paysages enneigés de Finlande... un peu tard.

Heureusement que les acteurs compensent ce quasi-encéphalogramme plat par leurs performances vraiment mémorables: Cluzet est impressionnant dans ce mélange de peur panique et de fronde bille en tête un peu pathétique, les frangins Gourmet/Zaccai sont vraiment très bons et convaincants de bout en bout, Bouli Lanners compose un étrange et passionnant personnage dont le rôle pourtant assez court imprime le film. Seule Louise Bourgoin peine à convaincre et s'avère même un sérieux bémol... Si elle est vraiment parfaite dans la première partie, dès que le film vire à la tragédie chacune de ses larmes et de ses cris sonnent salement faux... J'aime beaucoup cette fille, mais je pense que, soit elle a été négligée par le metteur en scène, soit elle n'est pas encore mure pour ce type de rôle. Le costume de La Fille de Monaco lui allait pourtant à ravir.

Christophe Blanc peine - pour moi - à retrouver la force de son premier film, Une Femme d'extérieur (dix ans, déjà !) et, s'il reste être un excellent directeur d'acteur et un très bon scénariste, il ne convainc pas ici totalement dans le registre plus codé du polar qui doit s'imposer soit dans sa lenteur et son mystère (façon Melville...), ce qui n'est clairement pas le parti pris ici, soit dans le rythme et le suspense qui restent globalement mous et inégaux tout au long du film.
Malgré quelques tentatives plutôt réussies notamment dans les scènes de bagarre et de poursuites (Le parking, le chenil, la neige...) mais c'est davantage dans l'entre deux de ces scènes que la tension ramollit et que le film pourrait devenir un poil ennuyeux s'il n'était chaque fois sauvé in extremis que par la qualité et la force d'un casting de grande classe.


Il reste cependant tout à fait regardable, parfaitement honnête et plutôt pas trop mal, dans l'ensemble...

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le 11 août 2014

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Foxart

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