Blanche-Neige et le Chasseur par Tanja
Cette année deux projets ayant pour thème une relecture du conte Blanche-Neige ont vu le jour. Le premier étant toujours destiné au plus jeune l’autre ayant pour but de le rendre plus sombre et plus adulte. A l’origine, il s’agit d’un conte apparu en Europe et en Amérique du nord, ce sont les frères Grimm qui ont écrit la version la plus connue. A partir de là, tout comme c’est le cas pour les légendes arthuriennes, on peut inventer sa propre vision de l’histoire à l’infini…
Je dois bien avouer que j’y suis allée à reculons. J’avais eu des retours plus que négatif. Mais, bravant les esprits chagrins, je me suis lancée dans l’aventure…
Et je n’ai pas été du tout déçue.
L’histoire semble poser problème à beaucoup de spectateurs. Les incohérences notamment. Certains se demandent pourquoi un cheval blanc l’attend à sa sortie du château, ces mêmes personnes ne s’étonnent pas qu’elle porte un pantalon sous ses jupons ou qu’elle ait une armure à sa taille en se lançant dans la bataille.
Mais, c’est un conte… C’est fait de magie et d’improbabilité (si, si c’est même fait pour). On s’offusque qu’elle trouve un cheval dans les marais, mais pas qu’elle se fasse comprendre par des oiseaux. Allez comprendre.
Il faut peut-être relativiser les choses vous ne croyez pas ?
Le plus gros défaut que je reprocherais au film c’est ce manque de souffle épique pour en faire le film parfait du genre. Son rythme est souvent entrecoupé de scène de discussions et de réflexions qui coupent les son élan. Il n’est effectivement pas exempt de défauts, loin s’en faut. Il divise. Les uns détestent, les autres passent un bon moment.
L’aspect visuel quant à lui tient toutes ses promesses. Les décors factices ou réels sont sublimes. J’ai eu un gros coup de cœur pour la forêt obscure et son opposé la forêt des fées. La photographie est réalisée avec des doigts de fée. Ah mon Dieu on les voit marcher dans la montagne, on dirait le Seigneur des anneaux… C’est vrai que je me suis fait la réflexion, mais c’est tout. Un bon quart des livres de fantasy ont leur promenade dans les bois et les forêts si aucun cinéaste ne peut plus les filmer de haut sur une montagne on n’est pas rendu…
Il est vrai que la scène avec le cerf dans la forêt des fées fait penser à Monoke Hime. Oui.
es costumes sont eux aussi de toute beauté, la créatrice s’est déjà illustrée dans de nombreux films et elle a été récompensée par des Oscars fort mérité.
Les effets spéciaux n’ont pas à rougir, les hommes noirs, les oiseaux, le miroir qui prend vie, le monstre de la forêt obscure tout est réalisé avec talent.
La musique n’est pas exceptionnelle, elle manque de thème accrocheur, cependant la chanson du générique de fin interprétée par Florence and the machine est vraiment fort.
Les acteurs ne sont pas en reste Charlize Theron (la reine) et Chris Hemsworth (le chasseur) sont parfaits, elle d’une beauté toxique et lui le beau gosse sans le côté niais du débutant.
On n’en dira pas autant de Kristen Stewart aussi expressive qu’une planche de bois et pas si jolie que ça en fin de compte, mais aussi de Sam Claflin en vaillant prince charmant peu convaincant et trop effacé.
Les sept nains arrivent un peu tard dans le déroulement du film et on est plus proche des nains du Seigneur des anneaux que de ceux de Disney. Ce n’est d’ailleurs pas pour me déplaire bien au contraire. Le clin d’œil à leur pendant dessiné est d’ailleurs fort amusant. Et ça fait toujours plaisir de voir Nick Frost et Ian McShane en nains rageux.
J’ai passé un très agréable moment devant Blanche-Neige et le chasseur. Un magnifique film de fantasy comme j’aimerais en voir plus souvent, sombre et sophistiqué.