Enterrement de vie d'alien

Dans l'espoir de prouver sa valeur à un important investisseur, Sebastian décide de l'inviter à son propre enterrement de vie de garçon en compagnie de deux collègues de bureau et de Mikkel, son ancien meilleur ami avec qui il partageait une passion et un vrai talent pour le Laser-Tag durant son enfance. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu, surtout lorsque cette équipe de bras cassés réalise qu'une invasion alien est en cours dans la vallée qu'ils ont choisie pour le déroulement des festivités...

Petite comédie SF insignifiante venue de Norvège, "Blasted" s'inscrit dans le schéma complètement prévisible d'un ersatz du "Dernier Pub avant la fin du monde" où un enterrement de vie de garçon vient remplacer la tournée des bars du film d'Edgar Wright en vue de réveiller la part d'enfance de Sebastian, obsédé par son travail, au contact de Mikkel, éternel adolescent qui n'a jamais raccroché les armes du Laser-Tag.

On aurait pu être indulgent avec ce côté redite mais ici, bien loin des vieux amis paumés plutôt attachants du "Dernier Pub...", la bande de potes norvégiens se résume très vite aux traits de leurs caricatures hystériques (l'adulescent avec une casquette à l'envers, l'intello coincé, le lourdaud riche et l'idiot naïf), à commencer par le comportement exagérément veul de Sebastian devant son potentiel investisseur, on en vient même à se demander combien de temps on va pouvoir supporter les mimiques cartoonesques et épuisantes de son interprète. Surtout, qu'à l'image de ses personnages faciles, "Blasted" n'a rien de vraiment fou à proposer en termes d'humour (les sourires sont franchement rares dans l'ensemble) ou d'invasion alien (façon parasite/menace collective basique) sinon ce gag d'armes de Laser-game comme moyen de vaincre la menace et prétexte trop évident à raviver l'amitié entre Sebastian et Mikkel dans l'adversité du combat à mener. Pour une comédie de la sorte et d'une durée de près de deux heures, autant dire que cela fait maigre, très maigre même...

Heureusement, la dernière partie plus spectaculaire, quelques échanges légers de ce duo d'amis retrouvés et les passages amusants avec la shérif enceinte jusqu'aux oreilles (Ingrid Bolsø Berdal vue dans "Cold Prey" et la série "Westworld"), personnage bien plus drôle que les autres, qui aurait vraiment gagné à être privilégié vu son potentiel comique, permettront à "Blasted" de se maintenir à flot jusqu'à son terme sans laisser un goût trop amer de liquide verdâtre en bouche mais le souvenir d'une comédie trop longue, trop peu inspirée et ressemblant fortement au moins bon volet de la trilogie Cornetto (même dans certains tics de montage) viendra hélas sûrement en tête à la simple évocation de son titre.