Quelques défauts qu’il partage avec la série dont il fait suite, mais le spectacle est assuré
Bien que déséquilibrée et avec une fin un peu bancale, mais spectaculaire, la série animée Blood-C, énième variation (suite) de Blood the Last Vampire, a du avoir un certain succès, puisqu’un an après sa diffusion, c’est un long métrage à direction des salles de cinéma qui lui fait suite. Il faut dire que la fin était en suspens, et Saya ne demandait qu’à revenir. La même équipe ou presque revient. Les mêmes doubleurs pour les rôles de Saya et de son ennemi, Fumito, le même compositeur, les deux mêmes scénaristes à la base. Par contre, pour le passage en mode long métrage d’animation, changement de réalisateur, et cela s’en ressent parfois, le film affichant, dans ses combats, ses plans, et même son graphisme, beaucoup plus d’ambition. Et en guise de longue scène d’ouverture, le métrage fait en plus plaisir au fan en retournant à la source, en rendant hommage à l’animation Blood The Last Vampire, avec une scène dans un train, dans lequel Saya va devoir affronter un monstre. Utilisant des plans en 3D qui en mettent plein la vue, une réalisation très dynamique, un graphisme un peu plus fin que dans la série et une musique épique, le début fait assurément mouche. D’autant que l’action ne se déroule plus dans un petit village comme dans la série, mais à Tokyo, dans la grande ville, de nuit. Et donc le graphisme peut afficher également plus d’ambitions à ce niveau, avec de grands bâtiments, les lumières de la ville, et des reflets sur les voitures et bâtiments. Ce début nous en met plein la vue, nous plonge dans l’ambiance sombre et gore avec un vrai plaisir, et le film commence bien.
De nouveaux personnages font alors leur apparition directement après la scène d’ouverture, et le film nous présente ses enjeux. Saya est animée par la vengeance, vengeance envers Fumito qui l’a manipulé dans la série dont le film fait suite. Dans sa quête, elle va être aidée par un groupe d’activistes dont le but est justement de faire tomber la société de Fumito. Suite directe, on peut pourtant regarder le film sans avoir vu la série, même si dans le fond, ce serait dommage. Film pour le cinéma, Blood-C : The Last Dark, en plus d’afficher plus d’ambition, une durée cinéma mais également un graphisme un peu plus fin et l’insertion de beaucoup plus de plans en 3D, va également se faire plus ambitieux au niveau des affrontements, face à des monstres parfois gigantesques (le boss de fin), mais va également se permettre de montrer Saya nue dans le bain (information inutile écrite, c’est bon !). Malheureusement, comme pour la série animée, le métrage va parfois faire mouche, et parfois, un peu moins. Le scénario dans un premier temps, va se heurter aux mêmes soucis que la série. Si l’ensemble passe plutôt bien et se veut même cohérent dans son ensemble, on pourra crisser des dents devant certains facilités pour le final, un peu tiré par les cheveux quand on se rappelle bien de tout ce qui précédait. Dommage. Mais l’ensemble ne perdant jamais de temps en explications inutiles, l’ensemble passe bien et on se laisse aller dans tous les cas au spectacle visuel, d’autant plus que certaines scènes sont très prenantes, et je ne parle pas que de la scène d’ouverture.
Diverses scènes disséminées dans le métrage, que ce soit des scènes d’action (comme la scène dans le lycée) ou intimistes, quand Saya fera la connaissance d’un des membres du groupe et se liera doucement d’amitié avec, fonctionnent parfaitement. Mais à côté de ça, beaucoup de personnages secondaires ne sont pas assez développés et n’ajoutent pas grand-chose au récit malheureusement. Fumito, le grand méchant de l’histoire, est assez en retrait également et ne sera pas développé comme il se doit, restant ainsi plutôt énigmatique. Mais contrairement à la série, le scénario va souvent à l’essentiel, évolue constamment, et ne se permet aucune baisse de rythme ou moment répétitif, ni aucun moment vraiment niais, comme au début de la série. Le final reste donc plutôt facile en terme de scénario, et la fin est toujours ouverte pour un possible retour de Saya, personnage toujours un peu énigmatique mais se révélant un peu plus au fur et à mesure des différents produits estampillés Blood. Il aurait sans doute fallut une durée plus conséquente pour palier à certains défauts comme un final expéditif ou ses personnages secondaires peu développés, mais en soi, Blood-C : The Last Dark remplit son contrat de divertissement, en nous offrant un spectacle esthétique gore fort réussi.