Une crise de conscience à frappé le cinéma quand au sort de l'Afrique et au rôle des occidentaux dans ce destin tragique. Cela a donner les excellents, pas pour les mêmes raisons, The Constant Gardener et Lord Of War. ainsi Edward Zwick, le spécialiste des films à grand spectacle boursouflés ( Le dernier samuraï c'est lui ) s'attaque au sujet avec le soutiens des studios et les moyens qui vont avec... Une crainte légitime nait alors de voir cette prise de conscience recyclés par une machine de studio avec leur capacité habituelle de simplifier les choses.
Le film conjugue un trafiquant d'arme/diamants cherchant à sauver sa peau suite à un deal raté, un homme condamné à travailler dans des mines de diamants et une journaliste vertueuse super canon (normal c'est Jennifer Connely ) en quête de vérité. Les personnages sont donc bien typés, bien différencié et surtout pas bien complexes. Sur les 2h20 que dure le film on n'en apprendra finalement pas beaucoup plus sur eux que pendant leurs 5 premières minutes à l'écran.
Donc impossible de se perdre tant nos amis sont dans des attitudes balisées et simplistes. Ce n'est pas qu'ils ne sont pas attachants, ils sont plutôt sympathiques mais bien trop unilatéraux, jamais le doute n'envahira leurs motivations, jamais il n'exprimeront la moindre ambiguïté, tel des trains lancés à pleine vapeur ils ne dévieront pas du chemin dévoilés au début du film.
Pas de doutes donc, on est bel et bien dans un grand film mainstream, ainsi Edward Zwick s'attache avant tout à faire un film d'aventure dans les régles de l'art: traversée de continent, Bad Guys vraiment bad, action spectaculaire à gogo (dont une attaque de camp avec explosions au ralenti à l'effet pour le moins incongru ), amourette prude et contrariée et grandeur d'âme salvatrice. On connait la chanson et l'issue de toute cette histoire est éventée assez vite.
Les ficelles sont grosses et certains éléments sont sous-traités de façon regrettable: Pourquoi écarter le trafic d'armes aussi vite puisqu'on nous dit comme étant intimement liés aux diamants ? Pourquoi ne montrer la communauté internationale que comme des saint faisant avancer les choses dans le bon sens ?
En transformant son film en "aventuriers du diamant perdu" Zwick saborde lui même toute une partie de son fond au profit d'une efficacité purement mécanique et toute relative: la narration avance de manière fluide mais se cantonne à raconter des personnages cherchant un objet précieux, les ramifications de l'histoire sont coupées. A l'instar d'un dernier acte bien trop court et simpliste (les méchants sont punis, les gentils gagnent et point barre ).
Le film ne rechigne pas non plus a une certaine violence pour dépeindre cette Afrique en proie à la folie c'est tantôt percutant (l'attaque du village, les conditions de travail à la mine) tantôt déplacé et maladroit (l'attaque du camp façon Rambo 3).
La volonté de fond se heurte donc à la mise en scène lourde de Zwick avec son montage brouillon et sa grosse musique bien forte pour appuyer les moments supposés forts.
Blood Diamond est donc avant tout un film d'aventure aux capacités d'implications immédiate et aux rebondissements bien rodés, trop sans doute tant le film semble générique. C'est dans sa volonté de faire un film-messager-pour-le-futur qu'il échoue, en étant incapable d'exploiter ses événements autrement que comme un fil conducteur amenant d'un scène d'action à une autre.
Un film prêt-à-penser qui défonce les portes ouvertes au bazooka et qui permet à la ménagère d'avoir fait un geste pour aider l'humanité. Pour un peu on appellerait ça du racolage...