On ne pouvait guère imaginer pire image que cette affiche au visuel assez immonde choisie par Sens Critique pour illustrer Blood Tide, petit film de genre de 1982 réalisé par le britannique Richard Jefferies. Le film n'est sans doute pas une immense réussite mais il mérite tout de même mieux que cette bien triste illustration. Voici donc pour commencer l'affiche original : Blood Tide
Blood Tide nous entraîne sur une petit île grecque avec un couple fraîchement marié à la recherche de Madeline la sœur de monsieur qui ne donne plus signe de vie depuis de longs mois. Sur place ils vont découvrir des autochtones pas très accueillants, se lier d’amitié avec un couple composé d'un aventurier chercheur de trésors et de sa blonde ingénue, se confronter aux croyances locales et accessoirement retrouver Madeline semblant étrangement possédée par les lieux.
Quand on pense Folk Horror on imagine surtout des univers issus des cultures celtiques voir scandinaves et l'une des particularité de Blood Tide est de nous plonger dans les traditions, légendes et superstitions d'une petite île grecque. Un créature maritime maléfique libéré par l'imprudence d'un chercheur de trésor et ne pouvant être calmée que par le sacrifice d'une vierge voilà en gros de quoi le film va nous parler le film . Blood Tide n'est pas un film des plus captivant du moins dans sa première partie, la faute essentiellement à une écriture un peu évasive et des personnages auxquels il est assez difficile de s'attacher. Mais en s'armant de patience le film va finir par trouver son propre tempo et nous offrir quelques jolis moments d'angoisses, d'émotions et même d'humour. Si le monstre est complètement bis et pas très réussi , en revanche l'ambiance folk horror fonctionne de mieux en mieux à l'image d'une angoissante ronde de gamins entraînant un jeune fille (vierge) au bord d'une falaise ou d'un double enterrement interrompu par le maire du village (José Ferrer) venant faire respecter des traditions populaires au mépris de celle religieuses et morales. L'émotion s'invitera également lorsque le personnage un peu bourru, froid et macho de Frye interprété par James Earl Jones perdra sa petit amie et se brisera alors d'une tristesse d'autant plus touchante qu'elle est assez inattendue. Le film comporte aussi quelques petites touches d'humour pas très politiquement correct mais qui m'ont beaucoup amusées comme lorsqu'une jolie blonde se baigne les seins nues devant quelques autochtones voyeurs et qu'elle leur balance : "Bande de cochons je croyais que vous n'aimiez que les jeunes garçons". Quant à l'ambiance globale du film elle est plutôt réussie entre ce vieux village grec écrasé de lumière, cet univers marin de carte postale abritant une créature meurtrière et ces villageois conditionnés par le poids des traditions et la peur d'une légende ancestrale, dommage que l'ensemble ne soit pas mieux valoriser par un scénario un peu paresseux.
Au départ je n'avais pas vraiment prévu de rédiger une critique sur le film qui n'a finalement pas plus de gros atouts à prévaloir que de défauts à à pointer du doigt. Mais quand j'ai vu cette affiche toute moche et la piètre et bien maigre « reconaissance » du film je me suis dit que même si il est assez moyen Blood Tide méritait un tout petit peu mieux.