Le sexe est un jeu, l’amour est un crime. Un film construit comme un triangle équilatéral, avec un sommet-paroxysme silencieux, un climax muet. Une scène d’analyse d’images en négatif servant de point de départ à la véritable intrigue du chef d’œuvre d’Antonioni.
Nous sommes plongés dans un thriller londonien agrémenté d’une touche de romance et de séduction à l’italienne. Mais attention, nous ne sommes pas dans un film noir, l’intrigue ne se passe pas sous vos yeux, là est la clé de compréhension de cette enquête sensorielle qui de la vue, fait l’unique sens trompeur. Effectivement, le film ne se déroule pas à Londres, il se déroule à Paris, dans le monde des mimes, dans le monde des apparences. Antonioni filme l’invisible.
Le photographe strict, pointilleux, surchargeant ses cadres, ne trouve satisfaction que dans le minimalisme d’une photo de paysage d’un couple dans un parc. La raréfaction plutôt que la saturation. La spontanéité au préparé. L’achat d’une lourde hélice sur un coup de tête anéanti les lignes droites d’un appartement au bordel trop anticipé. C’est l’intention qui donne l’importance à l’image. Rien ne sert de filmer ce que l’on voit, filmons ce que l’on sent.
Quelle leçon !!!