Deep River
Bien qu' aimant beaucoup le bonhomme, j' avoue avoir quelques réserves sur les films que Lynch a fait ces dernières années, mais par contre "Blue Velvet" (1986) est un objet hors du commun . "Laura"...
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le 24 mars 2011
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Suite à la découverte (plutôt tardive) de Twin Peaks, j'ai pu découvrir Lynch, son univers fantastique, ses musiques envoutantes (merci Badalamendi) ainsi que ses personnages complètements loufoques mais pourtant aussi attachants les uns que les autres.
Dès lors, je ne pouvais pas passer à côté de Blue Velvet, d'une part pour (re)voir notre cher Kyle MacLachlan (actuel Jeffrey Beaumont mais surtout futur Dale Cooper), et d'autre part pour voir Lynch mettre en image la fabuleuse musique "Blue Velvet" de Bobby Vinton.
Au fond de moi, j'espérais donc retrouver le Dale Cooper que j'appréciais tant. Ce ne fut pas le cas, puisque j'ai découvert un jeune homme, menant une vie des plus classiques, qui se retrouve face à deux éléments plutôt perturbants (l'hospitalisation de son père ainsi que la découverte d'une oreille).
Suite à la découverte de cette oreille, Jeffrey propose à Sandy, la fille de l'inspecteur et accessoirement la petite amie d'un certain Mike, de mener leur propre enquête pour résoudre ce "mystère" qui fascine tant notre jeune homme.
Cependant, le tableau semble de plus en plus sombre : Jeffrey voit sa complice de moins en moins disponible, son père est toujours à l'hôpital (Jeffrey le remplaçant au travail), et il est embourbé dans une relation avec une chanteuse liée à un dealeur de drogue (assez violent).
Jeffrey semble alors ne plus pouvoir revenir en arrière, et son précédent désir de résoudre ce "mystère" qui paraît désormais bien futile.
Jeffrey est en réalité pris dans l'engrenage de la vie, et va entrevoir un "nouveau monde", où la violence fait foi et où la corruption est de mise (bravo Gordon !).
Ce "nouveau monde" va également l'amener à revoir les relations qu'il entretient avec les autres. L'innocence (enfantine) dont il fait part la première fois qu'il couche avec Dorothy montre sa transition entre un avant et un après (où il acceptera de taper Dorothy). Jeffrey va aussi (re)découvrir les différents types de relations. Il va ainsi pouvoir observer l'importance du lien parental (grâce à Dorothy ou encore avec l'attachement particulier de Franck envers sa mère) ou encore la difficulté des relations amoureuses (lié à la concurrence avec Mike).
Il fera également face à la mort, et sera même, malgré lui, obligé de la provoquer.
Jeffrey découvre ainsi que le "nouveau monde" est imprévisible et impitoyable.
Si ce "nouveau monde" paraît cruel, il est en réalité d'une grandeur inouïe : grâce à son expérience, Jeffrey est désormais "armé" pour lui faire face, et va donc complètement saisir les enjeux de sa nouvelle vie.
Ainsi, la sortie de son père de l'hôpital, avec qui le contact était impossible (en raison de ses problèmes de santé), est la métaphore d'un renouveau entre un père et son fils.
Je souhaitais voir Dale Cooper dès les premières minutes du film, mais il m'est finalement apparu à la toute fin.
Au début et à la fin du film, Lynch utilise exactement les mêmes plans, à une exception près. Un plan où l'on peut apercevoir Dorothy accompagnée de son enfant s'intègre avec les plans de fin.
Ainsi, Lynch montre le caractère épisodique et variable de la vie, et ce, même dans le "nouveau monde".
Alors oui, l'attente est douloureuse, elle nécessite parfois de se réfugier "in dreams" comme nous le montre Sandy, mais sachez que les rouges-gorges finissent toujours par revenir !
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Créée
le 29 sept. 2020
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