Boar constitue l’exact opposé du Razorback de Mulcahy, en dépit des nombreux emprunts que Chris Sun – le réalisateur, au talent solaire… – divulgue à peine : un animal dépourvu de la moindre puissance mythologique et que la caméra capte de façon frontale, sans qu’un mystère ne l’entoure, des protagonistes aussi inertes que mal interprétés, une absence de vision tant artistique que dramatique du monstre ainsi réinvesti. L’enjeu est ici de renchérir sur le succès du film de 1984 : le sanglier revêt d’ailleurs une apparence toute similaire et souffre d’effets visuels approximatifs, bien qu’efficaces. L’impression qui gouverne le visionnage de Boar est celle d’une recherche des pires digressions pour rallonger le divertissement, à grand renfort de bêtise et de sexualité débridée. Après l’un des génériques les plus longs jamais réalisés s’enchaînent les plans dignes d’un mauvais téléfilm jusqu’à l’affrontement final, à la fois grotesque et inutile puisque la bête demeure. Boar aimerait être la suite de Razorback mais n’a rien d’autre à proposer qu’une compilation de scènes gores mal reliées entre elles, et où le spectateur a davantage de compassion pour le sanglier diabolique que pour ces idiots improvisés acteurs.