Une liberté préfabriquée

Ce «Bob Marley : One Love», dédié à la figure la plus célèbre du mouvement Reggae, rejoint la longue liste des biopics musicaux conventionnels, à l'image des récents «Bohemian Rhapsody» et «Get On Up».

Co-produit par la famille du défunt chanteur (ceci explique peut-être cela), un nouveau film restant gentiment dans les plots du genre auquel il appartient. Le film a l'air de continuellement survoler ses thématiques (le portrait d'une Jamaïque déchirée par les guerres de pouvoir notamment) et ne vient que trop rarement creuser la complexité de l'homme derrière l'artiste. Et quand des confrontations viennent à émerger ici et là, elles semblent y avoir été rajoutées de manière trop artificielle pour réellement convaincre.

Accompagné d'une réalisation manquant de personnalité et déroulant son récit sans grandes surprises, un Bob Marley à la sauce Hollywood, d'où l'émotion n'émane que rarement.

Reste le casting, convaincant, et en tête duquel Kingsley Ben-Adir (One Night in Miami, Secret Invasion) incarne, avec talent et dévouement, le roi du Reggae.

Sans oublier le plus important : la musique. Car c'est clairement dans ses quelques séquences musicales (studios, concerts,...) que le film prend un peu de hauteur et vient titiller la fibre émotionnelle. Une musique dont le message, éminemment sincère et porteur d'espoir, est toujours aussi parlant aujourd'hui, plus de 40 ans après sa mort.

Un biopic musical bien interprété, mais à la forme et au récit trop convenus.

Bref, pas un mauvais moment en soit, mais un film qui ne m'a jamais vraiment transporté et dont je ne retiendrai pas grand-chose en fin de compte.

Me replonger dans la discographie intemporelle de Bob Marley et des Wailers, je le ferai sans l'ombre d'un doute. Revoir ce film trop propret une seconde fois, il y a moins de chance.

À la place, je vous recommande plutôt le documentaire «Marley» de Kevin Macdonald (2012), plus travaillé, et prenant le temps de nous partager un vrai portrait de Bob Marley, de son histoire, de sa carrière et de l'homme qu'il était. 5,5/10.