Body and Soul par Ygor Parizel

Ce film d’Oscar Micheaux est un des trop rares ayant survécu jusqu’à nous, car même si les productions indépendantes de ce cinéaste noir ne sont pas de grande importance artistique, elles sont importantes culturellement parlant. Le récit nous narre le destin d’un pasteur noir et d’une jeune métisse convoitée par ce dernier. Micheaux place son intrigue dans la communauté afro-américaine mais contrairement à d’autres de ses réalisations la question raciale est quasi absente, d’ailleurs le film provoquera une polémique en dehors de tout racisme, elle viendra du portrait que le metteur en scène fait d’un homme d’église ivrogne, voleur, évadé de prison et violeur, on reconnaît bien là le courage de l’auteur qui ose dresser un tel portrait (pourtant, Micheaux ménage la censure avec une intro et une fin qui arrondit les angles). Techniquement la restauration récente est impeccable, les brûlures et autres marques pas gênantes par contre les grossières fautes de raccords à répétitions sont agaçantes.