Tranches de vies dans un café ordinaire de Buenos Aires où un nouveau cuisinier, fraîchement arrivé de Bolivie, vient d'être embauché. Le film se déroule pourtant, en période de crise économique en Argentine, apportant avec elle son lot de frustrations et de haine. Sentiments que l'on sent monter chez les habitués de ce café populaire.
Des discussions des clients aux ordres du patron, tout semble ordinaire, banal dans cette histoire d'hommes en difficultés financières et d'immigrés éloignés de leur famille. Le patron doit pousser une gueulante pour être payé, les employés sont méprisés alors que les clients accumulent les soucis. Pourtant, on ne peut s'empêcher de sentir la tension monter et avec elle, l'explosion. Sans que ce ne soit jamais appuyé. Les portraits dépeints sont mesurés. Ce pourrait être le portrait de n'importe quel café dans un pays en situation de crise économique.
Contrairement à Cronica de una fuga du même réalisateur, le style est ici épuré et les acteurs formidables. A la limite du huis-clos, Caetano réussit à créer une oeuvre ancrée dans le réel.