J'avais vu Boogie Nights il y a un bon petit moment maintenant, il s’agissait à l'époque du dernier film de Paul T. Anderson que je devais découvrir, et bien plus tard je me suis procuré un coffret blu ray comprenant Boogie Nights donc, Magnolia et The Master, je ne les avais pas revu depuis l’acquisition de ce coffret. C'est bête hein ? Laisser traîner ces chefs d'oeuvre sur une étagère, et la sortie récente de son dernier Inherent Vice que je n'ai malheureusement pas encore vu m'a fortement donné envie de revoir ces films là, voilà pourquoi je viens aujourd'hui de me refaire Boogie Nights en haute définition et vostfr en plus.

Un an après son très bon premier film mais pas encore aussi fort que ses suivants Paul Thomas Anderson nous dévoile son deuxième, et là c'est du high level, ce film est incontestablement un des plus grands de ces dernières années, une pépite époustouflante.
Il s'agit de son second long métrage mais l'idée de celui ci date de bien avant son premier, en effet son court métrage daté de 1988 intitulé The Dirk Diggler story conter comme le titre le montre l'histoire de Dirk Diggler, une star du porno. Je n'ai pas encore vu ce court et sa qualité ne donne pas vraiment envie, surtout qu'une fois qu'on a vu le film il est impossible d'imaginer le personnage dans la peau de quelqu'un d'autre, enfin bon, je le verrais un jour tout de même, Anderson oblige.
Boogie Nights nous fait donc suivre Eddie Adams, un jeune de 17 ans qui n'a pas son bac et enchaîne les petits boulots jusqu'au jour où il tombe sur Jack Horner, un célèbre réalisateur de film porno qui trouve en Eddie sa nouvelle recrue, suite à cette rencontre nous allons assister à l’ascension incroyable de Eddie renommé maintenant Dirk Diggler et de son entourage ainsi que la déchéance violente de tout ce petit groupe.

Paul T. Anderson, PTA pour aller plus vite réalise ici un film choral monumental et extrêmement riche, il lui suffit de 2h30 pour nous offrir une histoire portée par de nombreux phénomènes, chacun à sa place et personne ne sert de décors, ils ont tous une histoire et sont passionnant à suivre. La richesse de ce scénario écrit par la main même de PTA est vraiment sensationnelle, écrire un film comme ça bon sang, faut être un génie à l'état pur et Anderson en est un.
Cette histoire fascinante qui joue entre humour, drame et univers complètement barré se place dans les années 70', là où le porno était à son apogée, les films étaient projetés dans des cinémas et ce genre faisait vraiment parti de l'époque, les décors, les costumes et cette bande son de dingue retranscrivent parfaitement cet esprit et cette époque délirante, nous traversons cette décennie pour arriver dans les années 80' également toujours aussi bien retranscrites.
Rien que les projets de Horner et Diggler avec leurs films mal faits et ridicules nous plongent clairement dans ce temps où rien n'avait d'importance, seul le sexe, la drogue et la musique vivaient, quelle ambiance franchement, on se sent carrément devant un film de cette époque avec le génie moderne d'Anderson.

D'ailleurs pour réaliser ce film PTA utilise beaucoup de plans séquences totalement hallucinants, même ceux de Cuaron sont moins classes à mes yeux, rien que l'ouverture du film ou cette scène au bord de la piscine qui finira d'ailleurs dans la piscine, du boulot de taré surtout quand on voit le nombre de personnes présentes durant ces séquences. Au delà de ça la réalisation en elle même est impeccable, chaque plan est parfait, rien n'est laissé au hasard et la mise en scène d'Anderson est juste prodigieuse, comme son choix de musique, vraiment rien n'est bâclé ou simplement mis de coté, un vrai travail d'orchestre.
Il choisi également un casting surprenant, Mark Wahlberg en tête, il trouve ici l'un de ses premiers rôles qui l'a évidement fait connaitre, ce n'était juste qu'un inconnu à l'époque, incroyable de se dire ça maintenant, il est accompagné de nombreux noms comme ceux de Julianne Moore, John C. Reilly, William H. Macy, Heather Graham, Don Cheadle, Philip Baker Hall, Thomas Jane, Philip Seymour Hoffman (of course), Robert Downey Sr., Luis Guzman, Alfred Molina et bien sur pour finir le grand Burt Reynolds, en gros un casting de malade mental.

En bref, ce génie de Paul Thomas Anderson signe avec son deuxième long métrage une perle inoubliable, une fresque époustouflante sur le milieu du porno et surtout sur la vie qui peut basculer d'un jour à l'autre, une oeuvre mémorable avec un final en clin d’œil au grand Raging Bull de Scorsese, du très très grand... non pas du grand ni quoi que ce soit, du cinéma tout simplement, du vrai.

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le 8 mars 2015

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