Laurent et Lafitte.
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Si peu de choses à dire sur Boomerang. Au-delà du roman à tiroirs assez mal converti en scénario de film où les retournements sont téléphonés et forcés, c’est tout un mystère qui s’évapore lorsque les pièces du puzzle s’unissent enfin : il ne reste rien des errances, rien des mensonges tus ces longues décennies. En diabolisant comme il le fait les membres de la famille, le film désamorce la complexité pourtant thématique du sujet abordé, à savoir le poids du silence. Il y avait là une tension sourde à exploiter, une incertitude congénitale à l’enquête d’un fils désœuvré et traumatisé. En lieu et place, l’intuition initiale triomphe, les murs de silence s’effondrent telle une muraille faite de sable avalée par les eaux. Ces vieux sont tellement détestables qu’on ne discerne qu’à de trop rares occasions ce cœur qui bat encore, ce cœur blessé par les maux de jadis. Les acteurs sauvent la mise, heureusement, mais ne suffisent pas à incarner un périple lambda et dépourvu d’âme : tout est lisse, poli par une esthétisation des plans, par la volonté de créer de belles images. Des cartes postales un peu partout, et les pulls de Laurent Lafitte. Aucune fragilité, mais un tire-larmes doublé d’un suspense artificiel aux flashbacks opportunistes. Au cœur de cette dissonance générale, la révélation finale tombe comme un cheveu sur la soupe, et l’on ne croit guère à cet empilement de vérités jetées ainsi à la lumière. Le boomerang est balancé au loin, disparaît dans l’horizon et ne revient jamais.
Créée
le 7 avr. 2019
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