C’est une réalisation de Laurie Lassalle qui a suivi plusieurs manifestations de Gilets Jaunes.
Ce documentaire sort pile entre les deux tours de l’élection législative. Au vu de sa portée politique, on peut douter que cela soit un hasard. En effet, celui-ci va se pencher sur la crise des Gilets Jaunes qui a commencé à partir de novembre 2018. Pour rappel ce mouvement, c’était déclenché à cause du prix de l’essence, puis s’est étendu à d’autres revendications en réunissant des millions de participants. Il a fait au total 25 800 blessés.
On ne sera pas exactement les dates des manifestations même si des indices, comme la place de l’étoile ou la Porsche brûlée, donnent des indications de la chronologie. Le fait de ne pas avoir de temporalité précise permet de ne pas figer cet événement social majeur. On peut le voir comme d’hier, mais aussi d’aujourd’hui. Après tout, même si le mouvement, c’est essoufflé entre la violence policière et le COVID, sur le fond, il est tout à fait d’actualité. La fracture sociale n’a jamais été aussi importante.
Pour donner un fil conducteur au déroulé, il y aura ce fond de romance entre la réalisatrice et Pierrot. Cela met une touche d’humanité qui fait toute la différence dans ce type de documentaire. Mine de rien, on s’y attache et on veut savoir comment elle évolue. Cette relation, sa beauté, son espoir et ses difficultés sont un symbole de l’évolution des Gilets Jaunes. Forcément, Laurie Lassalle n’est pas objective, mais l’assume totalement. Intellectuellement parlant sa démarche est d’ailleurs des plus honnêtes.
Le fait d’être au cœur des événements permet d’avoir un documentaire des plus intenses. Il y a beaucoup d’images en immersion. On va ressentir totalement les manifestations. Cela permet de se rendre compte de la violence dont a fait preuve de la police. Toutefois, les dérapages de certains Gilets Jaunes sont passés sous silence. Si on prend dans l’optique que Boum Boum montre la vue d’un manifestant lambda, cela se comprend. Une chose est sûre, les images percutantes ne vont pas manquer grâce à la capacité de la réalisatrice à les capturer.