Encore un documentaire de Sophie Agacinski et Mei Chei Chalais qui casse pas des barres mais fait le job joliment, surtout quand on aime Bourvil.
Je l'ai revu avec plaisir. Tout a peut-être déjà été dit mais ça (me) fait du bien qu'on me le répète pour que ça rentre!
Tout a déjà été dit, surtout le fait qu'il exige Louis de Funès à son niveau sur l'affiche du Corniaud, geste qui aurait alors esbaudi "Louis de Funès" (et fait "changer sa carrière" selon Patrick Préjean).
Tout a déjà été dit surtout le fait que les producteurs et Marcel Aymé ne voulaient PAS de Bourvil dans 'La traversée de Paris'! (on voit dans le doc Autant-Lara lire une lettre assassine).
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Bourvil avait été un peu déçu de sa rencontre avec son héros Fernandel alors peut-être faisait-il tout pour ne pas passer pour un sale con condescendant, suffisant et prétentieux (succès total à mes yeux). Quelques rappels quand même puisque vous savez tout:
- il apportait "sa gamelle" sur certains tournages
- aurait fait "53 films"; alors que mort si jeune à "53 ans"
- économe même riche mais conteste être "avare"..."ma mère m'a appris à finir mon pain alors même maintenant je l'entends encore 'finis ton pain' et même maintenant, je le finis."
- la voix off rappelle qu'il "a vu débuter Brigitte Bardot, Delon, Brialy, Belmondo, Ventura".
- j'ai aimé les interviews de Patrick Préjean: j'aime sa voix, son regard rieur et parfois ému...si j'en avais le talent, je lui écrirais des rôles...je l'aime dans le rôle de Larry David dans les Curb your enthousiasm ...Patrick Préjean est très émouvant et très juste au sujet de Bourvil
- sont aussi interviewées ses partenaires de jeu et réveillées Françoise Deldick(marrante et informée...son repas "de fête"(sic) avec lui est à entendre...
- ...et Perrette Souplex rappelle que ses pairs savaient déjà qu'il était un bon acteur.
- (nb.: Rien à voir avec Bourvil mais Perrette Souplex ressemble à son père, si Raymond Souplex avait porté une perruque comme celle de Claude Brosset dans Le Corps de mon ennemi)
- j'ai aimé les extraits d'interviews dont Mei-Chen Chalais a sans doute autorisé l'utilisation, où on voit Bourvil interrogé par François Chalais durant une cure thermale: Bourvil est quasi tout nu subissant un jet d'eau comme Stallone dans le Rambo...puis il est massé comme Jugnot dans les Bronzés, par un gros costaud comme Mario David massant de Funès ...le gros costaud a ici de noir qu'un gros poireau au visage (inconnu, j'arrive pas à trouver son nom au générique).
- l'anecdote que j'ai moins aimée et m'a rendue plutôt triste confirme l'inutile retard à l'allumage de la carrière de Bourvil (comme celle de Louis)...il nous manque quand même donc pas mal de films virtuels... Le producteur (un "Vidal"?) est hyper maladroit mais clé pour tous les aspirants artistes quand, hélas hilare, il raconte fièrement: "(je l'entends à la radio; j'étais malade chez moi; je téléphone à ma secrétaire de me trouver un certain 'Bour-vil'... et de le faire venir au bureau) "il arrive, deux heures après, assez , assez minable (sic) à l'époque; assez triste à regarder au fond; on bavarde, il gagnait péniblement sa vie; il habitait Rue des laitières à Vincennes dans un immeuble épouvantable (...) je vous prends en exclusivité Théâtres/Tournées/ Radios (...) il me dit d'accord (...) je l'accompagne à la porte et où avant de partir HA HA HA HA il me dit "vous savez ...ça fait trois fois que je viens à votre bureau pour vous voir...on me fout toujours dehors"... et ce producteur est hilare quand il raconte cette horreur; ....quand on sait que Bourvil est mort plutôt jeune; que sa carrière a démarré hyper tard; j'ai trouvé ce rire maladroit car sa carrière aurait pu commencer plus tôt si un cul de plomb n'avait pas fait barrière au secrétariat de ce producteur!
- doc qui passe sur OCS