En 2039, ce que l'on a appelé à la légère "réchauffement de la planète" est devenu un complet cramage climatique, débarrassant notre bonne vieille Terre de son oxygène et a fortiori de tous ses végétaux. Évidemment, les humains ont un peu mal pris une vie sans respirer et sont, pour une immense majorité, décédés à cause de leurs poumons toxicomanes d'air.
Tous ? Non, en tout cas, à New York, un ingénieur survivaliste a eu la bonne idée d'anticiper cette funeste destinée de décors apocalyptiques oranges en construisant un bunker pourvoyeur d'oxygène pour continuer à vivre aux côtés de sa femme et sa fille.
Recluses depuis des années dans cette existence en vase-clos, des évènements vont conduire ces dernières à se retrouver confrontées, seules, à un mystérieux couple d'intrus frappant à leur porte blindée...
On était en droit d'attendre le pire d'un mix survival post-apo/home invasion/drama familial où figure Milla Jovovich (on n'a rien contre la personne mais bon... il suffit de jeter un oeil à sa filmographie de ces dernières années pour avoir un début de crise d'épilepsie bavante), toutefois, sans jamais vraiment briller ni se montrer follement original, "Breathe" se résume de façon globale à une tambouille classique et passable du genre.
On ne s'aventurera sur la possible symbolique des couleurs de peau des personnages et leurs positionnements d'intrus/envahis dans cette histoire, cela donnera sûrement plus du grain à moudre aux réfractaires qu'aux défenseurs du message que le film entend peut-être délivrer par ce biais (on préfère d'ailleurs en retenir l'ouverture prônée par le final) et on prendra donc le film de Stefon Bristol pour ce qu'il est: une petite série B de SF un peu fauchée mais pas honteuse qui, sous couvert de survival en presque apnée, a le mérite de se laisser gentiment suivre (enfin... avec parfois une bonne dose de suspension consentie d'incrédulité et l'acceptation du fait que, sorti de la franchise "Avatar", Sam Worthington tente inexplicablement de s'imposer comme le nouveau Nicolas Cage en mode DTV par son jeu en roue libre et ses bizarreries capillaires), qui est aussi pourvue de quelques rebondissements bien distillés en termes de rythme en se concentrant évidemment sur le possible double visage des étrangers en train de bouleverser la fragile tranquillité des héroïnes, et qui parvient même à mener décemment sa barque quant au petit discours d'émancipation d'un deuil capital sur lequel il se construit.
Bon, honnêtement, rien -ou très peu- de signifiant à signaler nous vient à l'esprit à la fin du visionnage de "Breathe" mais, au moins, il aura eu le mérite de se montrer un minimum divertissant en son registre. C'est déjà ça, à défaut de ne pas avoir grand chose de novateur ou même de notable à proposer.