Dans Bridget Jones Baby, on rit bien, c'est indéniable... J'ai presque apprécié le film à un momeent donné, mais la fin a clairement pourri l'ambiance globale, puisque les éléments limite choquants s'amoncellent. Je sais pertinemment qu'une comédie peut porter un champ de signification très instructif (les Indissociés par exemple) , ce pourquoi le genre n'est à mon goût pas suffisant pour justifier des choix scénaristiques qui me posent énormément problème, que ça soit entre les lignes ou dans les grandes lignes.
Bridget Jones, on le sait, est "vieille fille". C'est ce qui fait l'originalité du personnage, au demeurant... On aurait pu avoir un personnage qui s'amuse sans situation familiale et amoureuse, mais non. Dans ce film, on choisit tout simplement de gommer cette particularité de Bridget et de la conformer à la société. Pour que Bridget soit complète et heureuse, il lui fallait un bébé et une situation amoureuse, on peut clairement le remarquer à son merveilleux sourire à la fin du film.
Ceci dans les grandes lignes, mais ce n'est pas tout.
[Spoil]
- "Oh merde, je vais avoir quelle estime de moi à être une fille facile ?" On aurait pu avoir un personnage qui assume sa sexualité, mais non, il faut qu'elle ait ce fameux sentiment de se dégrader et de ne pas se respecter... Si encore ce n'était qu'envers elle-même qu'elle avait ce commentaire, mais non ; c'est un blâme des filles faciles, là encore, leur sexualité ne va pas.
- Le fait de rechercher le père biologique du bébé. Cet élément est clairement mis en exergue dans le film, et il va carrément déterminer avec qui Bridget va finir ses jours ! o_o Les choix personnels de Bridget passent après ce fichu test de paternité ! Et le test de paternité oriente même la décision personnelle de Bridget aaaaah, jusqu'à la fin du film, on s'attend à ce que le résultat du test de grossesse amène l'heureux élu jusqu'au mariage avec Bridget ! (et c'est plus ou moins le cas !)
- Bridget obsédée par son poids. Elle a bien maigri par rapport aux premiers films comme on peut le remarquer aux séquences flash back. Là encore, on a enlevé le ventre qu'elle pouvait avoir, quand bien même ce n'était pas un personnage gros, juste légèrement enrobé.
- J'avoue avoir été quelque peu déçue ; on aurait pu avoir une famille polyamoureuse (c'est ultra original ça pour le coup !) vu l'hésitation de Bridget entre les deux hommes... Il y a même une certaine complicité qui se fonde au sein du trio, mais on finit par un choix d'exclusivité. ;(
- La situation désespérée dans laquelle Bridget se met après avoir été virée de son boulot, avec Mark qui vole à son secours =w= L'image de l'homme viril qui vient sauver la madame en détresse, bieeeen... Pourtant, ça partait vraiment de l'idée que Bridget pouvait s'occuper du bébé seule, appuyée par les conseils de son médecin au demeurant ; mais non, en fait, Bridget a vraiment besoin d'un homme pour s'en sortir, surtout maintenant qu'elle a plus de boulot, lol.
- La représentation du féminisme m'a sorti les yeux de la tête. C'est clairement inspiré des fémens ukrainiennes, et elles sont tout simplement vues comme des chieuses empêchant les protagonistes d'aller à l'hôpital... =w=
- Le conservatisme de la mère de Bridget (celle-ci prône telle une Pro-Trump les valeurs de la véritable famille) aurait pu être tourné au ridicule. J'ai eu une lueur d'espoir lorsque Bridget lui fait le commentaire que nous ne sommes plus dans les années 50, mais la fin du film nous sert un délicieux "Mais les droits des femmes ont déjà été acquis, elles veulent quoi ces satanées féministes ?", et toute la ribambelle de personnages venue pour l'accouchement ajoute son commentaire désagréable à l'égard des militantes.
De quoi largement regretter que la séance de Miss Peregrine et les enfants particuliers se soit avérée complète, et que nous ayons dû aller voir Bridget Jones par dépit...