Les films de la saga Nico Giraldi se suivent et se ressemblent plus ou moins, ils peuvent donc sans trop de soucis se regarder de manière indépendantes les uns des autres. Ce cinquième volet intitulé Brigade Anti-Ganster (Squadra Antigangsters) qui sort en 1979 est pourtant une suite direct du précédent film et du coup on y retrouve certains personnages et quelques références à Brigade Anti-Mafia. Pas de quoi entamer la compréhension globale du film mais pour une fois il est presque conseillé d'avoir vu le précédent pour pleinement apprécié celui ci.
Dans Brigade Anti-Ganster on retrouve donc Nico Giraldo qui a quitté la police et travaille pour un chef de la mafia à New-York. Afin d'aider son ami Salvatore à ouvrir un restaurant dans Little Italie et récupérer de l'argent il se lance dans une arnaque contre la Cosa Nostra tout en révélant les magouilles internes entre les différentes familles maffieuses.
L'action de ce cinquième volet se déroule donc entièrement aux USA et les aventures de Nico qui est ici accompagné tout le long du film de son ami Salvadore en guise de sidekick (Enzo Cannavale) le conduiront de New-York jusqu'à Miami. Dans la limite de l'exercice, car on reste sur du divertissement très calibré et qui ne s'embarrasse pas trop des vraisemblances, ce Brigade Anti-Ganster est plutôt correctement écrit, en tout cas il réserve de nombreux rebondissements, certes plus ou moins tirés par les cheveux, mais qui construisent un récit dynamique dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde (Dommage que le résumé de Netflix qui propose le film en spoile pas mal d'éléments). Le film alterne toujours sur un registre de comédie policière entre scènes de castagne comique à la Terence Hill, courses poursuites avec cascades et répliques ordurières de ce bon Nico Giraldi qui ne s'est toujours pas lavé la bouche avec du savon. Pas outrageusement spectaculaire le film nous réserve tout de même des séquences de poursuites un peu originales comme lorsque Nico doit conduire sa voiture en marche arrière à cause de la peinture tombé sur son pare brise ou qu'il tente d'’échapper à des tueurs en fuyant avec un aéroglisseur sur un marais de Floride infesté de crocodiles. Une séquence originale donc et plutôt spectaculaire qui s'achève malheureusement un peu en eau de boudin avec l'explosion facile et inexplicable des poursuivants à force de tourner en rond (??). L'avantage de ce type de film, pour peu bien sûr que l'on apprécie à minima son personnage principal, c'est quand même que la générosité à offrir action et humour bas de plafond permet toujours de passer un moment pas totalement désagréable.
L'humour continue de raser les pâquerettes mais c'est un bonheur de retrouver les tirades philosophiques et fleuris de ce brave Nico comme : " Si tu bouffes des escargots prépare toi à chier des antennes ". On retrouve également dans Brigade Anti-Gangster le personnage de Maria Sole la fille de chef mafioso toujours aussi accroc à Nico et toujours aussi chaude de la culotte à l'idée de coucher avec le latin lover qui la fuit comme la peste. Cet antagonisme et ce ressort comique qui place Nico en position de victime de son charme fonctionne toujours aussi bien surtout que Tomas Milian avec le sourire charmeur et le regard qui pétille enchaîne les répliques assassines et les sous entendus pour montrer combien il trouve sa prétendante immonde et repoussante au point de lui accorder la vertu de faire fuir les crocodiles. L'improbable couple nous offrira tout de même une séquence de tango aussi lascive qu'amusante lors d'un curieux jeu de parade amoureuse, car en plus des cascades, des torgnoles et des bons mots la saga des Nico Giraldi propose également souvent une séquence de danse un peu ridicule en guise récréation comique et musical. Encore une fois la comédienne Margerita Fumero (Escroc Macho et Gigolo) fait preuve de beaucoup de dérision comme lorsqu'elle tente de séduire Nico avec une combinaison mi-léopard , mi-vielle chatte de gouttière beaucoup plus ridicule que sexy. L'autre second rôle ouvertement comique du film c'est bien sûr Enzo Cannavale qui accompagne Nico comme un joyeux boulet râleur et pleurnichard tout en participant occasionnellement aux bastons en utilisant une poêle qui fait « Schtong ! », un tambour qui fait « Booong ! » ou en crachant dans l’œil de ses adversaires. Quant à l'atout charme du film il est incarnée par Asha Puthli une jeune femme d'origine indienne surtout connue (enfin tout est relatif) comme chanteuse et qui incarne ici pour l'une de ses rares apparitions au cinéma une jeune femme à fois chanteuse, adepte du fouet, charmeuse et épouse d'un chef maffieux. La comédienne et artiste participe aussi à la bande originale du film toujours signé du groupe Goblin avec la chanson disco The Sound Of Money.
Un Nico Giraldi de plus au compteur dans une formule immuable qui semble pouvoir se décliner à l'infini. Pas très original donc, mais toujours aussi plaisant.