On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, tel semble être le credo auquel s’accroche Michèle Laroque en passant pour la première fois derrière la caméra. Brillantissime aimerait être l’incarnation générationnelle de la cinquantenaire moderne soumise aux aléas de l’existence et à la volatilité des cœurs ; il n’en est que le reflet indigent et raté, tellement raté que l’on se demande bien ce que Kad Merad et Gérard Darmon sont venus faire dans cette galère.


Michèle Laroque ne sait pas mettre en scène un film : la réalisation est hideuse et dépourvue d’inspiration, l’imagerie ne témoigne d’aucun sens de la composition, le montage charcute hasardeusement des plans dont il n’y a de toute façon rien à tirer. On ne s’improvise pas réalisatrice, et Laroque en fait ici les frais. Les acteurs ne sont pas dirigés, si bien que de grands noms comme Rossy de Palma usent leur talent et leur salive à débiter des propos qu’aucun scénariste, qu’aucun dialoguiste un tant soit peu compétents n’auraient écrit. Et puis quelle vulgarité de ton ! Tout se subordonne à l’exagération.


Film foufou mais vraiment pas fou, Brillantissime est une leçon de médiocrité qui porte bien son nom, rappelant au passage qu’il ne faut pas se fier aux apparences, et qu’un titre sur une vitrine blanche cache souvent un magasin vide.

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le 8 mars 2020

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