Si vous avez aimé le "Manhattan" de Woody Allen, classieuse ode en noir et blanc à la ville de New-York sur un accompagnement musical de George Gershwin, vous devriez apprécier "Broadway Danny Rose", jolie déclaration d'amour de son auteur à l'univers du show-business et des impresarios de Broadway du tout début des années '80.
Avec le même noir et blanc travaillé, dans une New-York au rendu mélancolique, W. Allen nous plonge dans l'univers très codé de cette surprenante faune humaine qui gravite autour des spectacles de cabaret : ses agents, acteurs, chanteurs et spectacles y sont décrits d'une façon gentiment désopilante. Cela est décrit avec une infinie tendresse et sur le ton de satire douce-amère, le réalisateur y tient le rôle principal de l'impresario Danny Rose, un homme au grand coeur, malchanceux mais passionné par son travail.
On y croise aussi Mia Farrow, presque méconnaissable dans un rôle haut-en-couleurs de maîtresse instable qui mène le bal entre son amant de chanteur italien kitsch et Danny Rose, son agent.
Les seconds rôles sont savoureux, les italos-américains sont gentiment croqués, les situations sont croquignolesques (on dirait un cartoon, parfois).
Film un peu oublié de son auteur, qui regorge de dialogues hilarants, de portraits drôles, sensible et délicat qui - même s'il décrit un univers peu connu du spectateur européen - retient l'intérêt et fait passer un bon moment au spectateur qui s'y attarde.