Le personnage principal est un sacré connard.
Affecté à Berlin peu avant la chute du Mur, le Sergent Ray Elwood revend au marché noir tout ce qui lui tombe sous la main pour tromper l'ennui de la Guerre Froide, mais surtout pour se faire du blé.
Si vous éprouvez de l'empathie pour ce personnage, rappelez-moi de ne jamais être votre ami. Joaquin Phoenix est excellent dans ce rôle de tête à claques faux-cul qui n'agit que dans son propre intérêt. Son personnage, Ray Elwood, a choisi l'armée par défaut, le juge lui proposant 3 années de service ou 6 mois de prison. L'armée, il déteste ça, mais ses qualités relationnelles ont fait de lui quelqu'un d'assez important et bien vu de la hiérarchie pour mettre en place ses magouilles sans être inquiété.
Il est parvenu à pervertir toute son unité mais celle-ci va, malheureusement pour lui, être l'objet d'une enquête interne menée par l'impitoyable sergent Lee. Pour le plaisir de l'emmerder, Ray Elwood va faire en sorte de se mettre en couple avec sa fille tout en continuant ses activités. Il est tellement hypocrite et salaud que même lorsqu'il dit qu'il a de vrais sentiments pour elle, on a du mal à le croire.
Pour Ray Elwood, l'amitié n'existe que lorsque ça l'arrange, son business passant avant tout. Il est toujours difficile de regarder un film avec un tel anti-héros. On n'a ici strictement personne à qui s'attacher, et encore moi s'identifier. On regarde donc une bande de salauds faire leurs magouilles pendant que d'autres salauds essayent de les en empêcher.
Si le film en lui-même est bien scénarisé et bien réalisé, on garde tout de même ses distances avec ce groupe de soldats dont on n'aimerait pas faire partie. On ne sait pas qui on veut voir gagner car il est difficile d'avoir une préférence, sauf celle qui veut que tous y passent.