Le monde crépusculaire de la mafia des bouseux
Film d'une grande intensité, qui explore sous toutes ses coutures la notion de brutalité.
Par le bais de l'injection d'hormones, le protagoniste s'animalise progressivement avec une conviction impressionnante. Le regard torve, il porte sa carcasse hypertrophiée sans vraiment savoir comment la gérer. Autour de lui, un monde crépusculaire où la mafia des bouseux contrôle sans jouissance le marché noir des dopants à bestiaux. Un polar se met en place sur de multiples niveaux, les ficelles s'épaississant à certaines reprises, mais sans faire de l'ombre à de très belles scènes et un jeu remarquable de tous les personnages, Schoenaerts en tête.
L'image d'une noirceur sans rédemption, est extrêmement travaillée et marque les esprits.
La scène du traumatisme de l’enfance est terrifiante, et renvoie à celles d’Il était une fois en Amérique. La réponse qu'y apporte le personnage lorsqu'il retrouve le débile mental est d'ailleurs très forte et contribue largement à la belle complexité du personnage.
Je garderai aussi en mémoire la séquence dans la boîte de nuit, magnifique d’intensité, de maladresse et de non-dits. Quelques expérimentations un peu foireuses en fin de récit sur le mouvement de la caméra, mais c'est indéniablement un très beau film, puissant et original