Quand on s'avance avec un concept de film complétement fou il est souvent difficile d'en proposer un traitement parfaitement sérieux et premier degré. C'est pourtant ce que parvient à faire l'acteur, scénariste et réalisateur Tyler Cornack avec ce premier film dont le sujet complétement improbable aurait pu rapidement faire tomber le film dans la vulgarité gratuite, la provocation trash et les pires excès scatologiques. Les esprits logiques et cartésiens tout comme les amateur de bon goût vous pouvez passer votre chemin, pour les autres bienvenu dans l'une des enquêtes les plus dingue de l'histoire des psychopathes.


Butt Boy c'est donc l'histoire de Chip Gutchel un petit informaticien sans envergure qui va découvrir suite à un examen de la prostate le plaisir maladif de s'introduire différents objets dans le derrière. Une addiction qui le pousse très vite à s'enfiler des chiens ou même des enfants dans le cul afin de les faire disparaître tout en satisfaisant une pulsion sexuelle et addictive. Lors d'une réunion des alcooliques anonymes, Chip rencontre Russel un flic qui justement enquête sur ses disparitions.


Vous ne rêvez donc pas , Butt Boy raconte bien l'histoire d'une enquête criminelle mettant aux prises un flic et un psychopathe qui aspire ses victimes par le cul. Et la force de Tyler Cornack c'est qu'il va aller tout au bout du bout de son délire et même presque au delà lors de l'épilogue de son film mais sans jamais de départir d'un aplomb et d'un premier degré de toutes circonstances. Inutile de chercher une explication logique, d'essayer de comprendre le comment du pourquoi, de savoir comment c'est possible ; Butt Boy pose son postulat et l'exploite à fion et sans second degré contrairement à l'auteur de cette lamentable critique. La confrontation et la guerre des nerfs entre ce flic opiniâtre et ce type d'apparence bien ordinaire est plutôt bien rendu et le suspens comme la tension sont au rendez vous. Le film est d'ailleurs plutôt bien écrit même si on pourras bien sûr tiquer sur d'énorme raccourcis scénaristique à l'image du flic qui découvre bien trop vite le secret de son suspect ce qui est pourtant très loin d'être évident même pour le plus perspicace des enquêteurs. Et même si le film n'est jamais dupe du caractère humoristique et outrancier de ce qu'il propose , même si il est difficile de ne pas sourire lorsque le tueur met son cul en mode aspirateur, Butt Boy parviendrait presque à être parfois bien plus inquiétant que véritablement fun à regarder. Si l'on va un peu plus loin que la simple outrance du propos le film nous plonge tout de même chez un homme ordinaire qui laisse s'exprimer des pulsions sexuels addictives malsaines avec des enfants et tout d'un coup le film donne un peu moins envie de se marrer. Après c'est peut être une lecture très personnel de ma part mais le film prend parfois une dimension assez glauque et malaisante dans tout ce rapport au sexe, à l'addiction et aux disparitions d'enfants.


Je me garderai bien de révéler vers quelle dimension nous entraine la fin du film mais elle pousse la logique de son absurdité bien plus loin que beaucoup de film n'auraient osé le faire. Même si je suis un peu moins réceptif à ce final, je dois reconnaître que je l'ai trouvé aussi fascinant que déroutant et tordu d'autant plus qu'il débouche sur une issus à la fois trash et assez émouvante. Tyler Cornack qui est donc à l'écriture et la réalisation du film est également l'acteur qui incarne ce curieux criminel et le compositeur de la musique, il semble être en tout cas une singulière personnalité à suivre avec attention pour ses prochains fims.


Butt Boy est vraiment un drôle de film qui avait tout pour partir en sucette et qui s'avère au bout du compte être un film tenu et tendu. Ceux qui s'attendait à un festival de blagues et de situations scatologiques seront sans doute déçus mais pour certains je ne serais pas surpris que le film devienne carrément cul(te)

freddyK
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le 2 mars 2022

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