Le gaffeur triste

Un chouette moment en parfait équilibre entre farce populaire et drame social plus touchant, ce Tora-san m'a autant fait rigoler qu'il a réussi à m'émouvoir, notamment lors du discours final au mariage. Bien entendu, la force du film c'est Kiyoshi Atsumi, l'acteur est parfait pour incarner le père Torajirô gros balourd pas méchant qui agit tout simplement trop souvent avant de réfléchir. J'aime bien la manière dont est présenté le perso, au début on s'amuse de son côté entier jusqu'à une gifle sortie de nulle part qui rabat un peu les cartes : le geste est si violent par sa gratuité qu'on remet en question, en tant que spectateur, ce bonhomme qui pourtant jusqu'à ce passage nous a bien fait rigoler.

Alors clairement la suite prouvera que le bougre a plutôt bon coeur, et puis ce brave Tora en prend plus qu'à son tour pour son grade donc la balance s'équilibre, et c'est tant mieux, puisque c'est la légèreté de ton qui donne au film un côté feel good très appréciable. Cette ambiance bon enfant permet en effet d'aborder pas mal de sujets de société, et notamment la question du mariage ici, par l'intermédiaire de tout un tas de personnages esquissés avec soin, à l'image de sa soeur tout droit sortie de Konoha, stupide selon Torajirô, mais gentille et puis c'est sa seule famille, alors ça compte — héhéhé, le mec me tue—.

Ce premier opus des aventures de Tora-san rejoint mes 7 parfaits parce que j'ai été captivé tout le film, me suis amusé tout du long mais n'ai pas regretté que ça se termine; tout a été dit, plutôt bien, et la fin finalement s'impose avec logique, sans heurt ni victoire. Et puis, il faut dire que ce premier film a été suivi d'un paquet d'autres, qui j'espère seront du même tonneau, parce que c'est le genre de péloche parfaite pour finir une journée de taff en semaine.