Un film bien plus profond qu’en apparence !

Vous pouvez penser avoir affaire à une comédie, s’il en possède quelques accents indéniables, sachez que ce film est avant tout, beaucoup plus que ça, qu’il est pourvu d’une profondeur étonnante, qui vient littéralement vous surprendre et vous cueillir par des sujets intéressants, riches de réflexions, ainsi que d’un réalisme saisissant. À une époque tout à fait contemporaine à la nôtre, dans un quotidien fait des turpitudes que nous connaissons bien, au cœur d’une société qui mise toujours plus sur l’argent, jusqu’au jour où tout bascule, plus rien ne fonctionne, plus d’électricité, plus d’eau, tout s’écroule, tout ce qui faisait notre confort tombe littéralement en panne, on ne sait pas pour quelle raison, mais s’en suit évidemment une sorte d’apocalypse où la seule solution est de revenir aux sources. L’argent qui n’a plus aucune valeur, les bien matériels non plus, il faut maintenant se battre pour survivre, pour manger, il faut alors revoir ses priorités, se remettre en question, comprendre les erreurs qui ont été faites, pour ne plus les refaire et vivre enfin, pas dans ce bonheur d’apparences, où tout n’était que superficiel. Une situation certes imaginaire, qui détient pourtant une grande part de vérités, parce qu’elle expose ce qui fait notre société actuelle, elle nous dépeint ce que nous vivons en ce moment-même, telle une alerte sur notre conduite, sur nos comportements, elle tente de nous prévenir et de nous faire revenir à l’essentiel, avant qu’il ne soit trop tard pour nous aussi. Comme à son habitude, la réalisation de Nicolas Vanier est une petite merveille, on reconnaît son style, cet œil qui fait toute la force de son travail, cette photographie, toujours extrêmement travaillée, tout en mettant l’accent sur la nature qui nous entoure, c’est une véritable bouffée d’air frais. Visuellement, c’est un voyage au cœur de ce qui fait notre pays, ses campagnes, ses petits villages, ses forêts, une plongée dans les paysages qui font notre pays, le vrai, sans fioritures, sans course à l’argent pour le pervertir, toucher, sentir et voir, des sensations que l’on remet enfin au centre de nos vies. En ce qui concerne le scénario, original dans son fond, il est plus classique dans sa forme, il ne cherche pas la complexité ou à surprendre plus que cela, mais à faire passer ses messages en douceur, à véhiculer des sentiments vrais, pour nous toucher en plein cœur et ça fonctionne à merveille. C’est une intrigue qui fait du bien, qui nous attrape dans ses filets avec justesse, le tout, doté d’un humour parfaitement dosé, alors que nous nous attendions peut-être à quelque chose de bien plus lourd, mais au contraire, ce retour à la nature saura véritablement nous attendrir par son authenticité et par les émotions qu’il saura engendrer. Quant au casting, il est au rendez-vous, Michaël Youn parvient à sortir de sa zone de confort, j’ai adoré le rôle de Barbara Schulz, Eric Elmosnino est assez hilarant dans ses nuances et Valérie Bonneton est parfaitement à son aise dans ce rôle qui lui va parfaitement.

En bref : Un film qui saura sortir de ce carcan de comédie dans lequel les apparences voudraient l’enfermer, qui nous expose une situation imaginaire, qui possède pourtant, bien des accents de vérité, nous offrant une vision extrêmement réaliste de ce qui pourrait potentiellement arriver, bien loin du matérialisme de notre époque, elle nous plonge au cœur d’un retour à la nature qui sonne vrai, qui sonne juste et qui saura nous toucher en plein cœur par les sensations qu’il nous fait partager, tout en douceur, riche d’espoir !

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