La fin de l’innocence
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Au ciné comme dans beaucoup de domaines, quand on n’a pas d’argent, il faut avoir des idées. Pas étonnant que ce premier film court (1h15) kickstarté pour 10.000 euros et quelques se soit tourné vers l’horreur, le genre roi des premiers projets fauchés qui se sont révélé culte : evil dead, l’orphelinat, massacre à la tronçonneuse, kill list, projet blair witch, paranormal activity et la foultitude de founds footages qui ont suivi, en France on citera volontiers Martyr ou haute tension.
Le problème c’est que si le réalisateur de Cache Cache a très certainement vu ces films, parmi beaucoup d’autres, il en est resté au stade de l’hommage plus que d’autre chose. Les cinq dernières minutes alignent ainsi trois ou quatre twists piochés dans la liste citée plus haut sans trop se demander si c’est une bonne idée de présenter une enfilade de résolutions déjà vue ailleurs en mieux. Le genre est connu pour son mariage dysfonctionnel avec le réalisme mais quand même, “c’est magique cherche pas” a ses limites…
Ou alors le duo de scénaristes tenait à ne pas tout expliquer, volonté qui arrive malheureusement trop tard, une série de flash back revenant dès les premières secondes en long en large et de travers sur l’origine de la “malédiction” cousue de fil blanc.
Cache Cache a cette malheureuse ambition de faire comme les grands là où il aurait dû au contraire chercher à se démarquer des petits. Résultats il se boursoufle en répétant ses effets, le plus souvent issus de la j-horror. Les mêmes jumpscares reviennent et on peine à s’intéresser au sort de nos héros poursuivis par le spectre vengeur de Rémi sans famille.
À ça on ajoute un jeu entre le théâtral et le cabotin de ses acteurs qui alignent quelques perles dignes des protégés de nanarland que l’on pourrait croire échappé d’un vieux soap opéra, un montage perfectible aux transitions vieillottes et une propension à la parlote qui ne sert en rien l’histoire.
J’ai énormément de sympathie et de respect pour quiconque prend une caméra et beaucoup de son temps pour monter un projet auquel il tient, mais si tu veux créer, ne recopie pas, pille ! Imprègnes-toi de tes maîtres et propose un truc que personne n’a encore vu. Cache Cache est raté, à plusieurs niveaux, mais ce n’est pas un drame et ça rassure sur le fait qu’on peut encore faire des films de façon purement indépendante, mais le temps et l’investissement qu’un tel projet demande mériteraient vraiment d’être dévolus à une idée à la fois plus originale et plus travaillée en amont.
Créée
le 25 oct. 2018
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