Les années 1950, le grand cri annonciateur du rock'n roll, le blues et jazz frénétique à la Kerouac, la lutte contre le conformisme bien-pensant américain, guerre froide, apartheid... et Chess Records !
Cadillac Records nous replonge plus d'un demi siècle en arrière où la musique noire américaine et le Chicago Blues jouent un rôle dans l'évolution de la musique, mais aussi dans les phénomènes sociaux de l'époque.
En effet, le blues fut fortement contesté dans les années ou il commença a se populariser par le biais du rock'n roll, étant donné de son caractère racial "dérangeant" de l'époque, qualifié de musique de sauvage. Mais rien n'arrêta cet engouement, qui allait lancer une vague de folie dans le monde entier pendant des décennies et sous différentes formes, qui participa à une certaine mixité sociale.
Mais là ou le film se spécifie, c'est dans le business de ce milieu. Du blues, du rock, de l'alcool, des drogues, des cadillacs, oui, mais mais derrière tout cela se cache un terrible business qui mine les personnages du films, et principalement Léonard Chess, à la tête du label Chess Records. C'est assez intéressant de voir ce genre de film orienté vers la musique, se préoccuper avant tout du business qui se cache derrière et qui joue un rôle extrêmement important dans la vie de ceux qui font vivre cet art.
Les personnages, ayant tous réellement existé (et certains encore en vie comme Chuck Berry) sont, dans ce film, particulièrement bien interprétés par les acteurs. Howlin Wolf, ses riffs puissants et son attitude provocatrice dessinent un personnage intéressant, et Little Walter, avec son magnifique art d'user de l'harmonica mais sombrant dans l'alcool et haineux de la séparation "noirs/blancs".
La bande son donnant de furieuses envies de virées nocturnes dans l'Ouest américain des années 1950, et le jeu d'acteur donnant le ton au film lorsque les riffs de légende ne s'en chargent pas, font de cette oeuvre un film au rythme brutal sur l'envers du décor du rythm and blues de l'époque.
URL : lien youtube, la BO du film.
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