Comédie qui pleure
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Avant de voir Café Society et son infinie platitude, je croyais que Woody Allen avait des idées sur la vie. C'était avant la lourdeur molle des dialogues, le "name-dropping" porté à un niveau jamais entendu jusqu'ici, le jeu des stéréotypes aussi bien dans les personnages que dans les lieux : le jeune naïf est naïf, la mère juive est une mère juive, le frère gangster est un tueur stupide, la lumière aveuglante de Los Angeles joue sur les costumes blanc écrus des acteurs jusqu'à faire mal aux yeux... et tout ça ne mène nulle part. L'épouse finale du héros est
une sorte de Nabila américaine des années 30.
Je passe sur la voix du narrateur, horripilante, qui démontre l'incapacité de Woody à raconter une histoire comme doit la raconter un film : par des images et des répliques.
Certains se demandent comment Woody Allen réussit à réaliser un film à succès par an. Réponse :
il a renoncé à écrire un scénario.
Pour quoi faire, lors qu'il suffit de balader de jolis acteurs dans un décor idyllique où ils s'adonnent à des activités d'image d'Epinal ? Les dialogues standards sont recyclables d'un film sur l'autre. Le pire, à mon humble avis, c'est que Woody Allen participe à fond à la fascination pour l'argent et la gloire qu'il prétend mépriser. Tout est beau, tout est riche, cui cui les oiseaux. C'est finalement seul l'argent qui compte, la morale puis les sentiments ayant été évacués l'un après l'autre, comme le suggèrent en image finale les regards tristes et mous de nos comédiens appuyés dans le vide.
A voir si l'on souhaite déconnecter son cerveau de la réalité et de la véritable élégance - celle des sentiments.
Créée
le 16 mai 2016
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