Caged Fury
Caged Fury

Film de Bill Milling (1990)

Bill Mealing est un réalisateur, producteur et scénariste américain qui a exercé ses méfaits sous de multiples pseudonymes tels que Chiang, Bill Eagle, Jim Hunter, Graig Aswhwood, Philip Drexler Jr, Luis F Antero ou William J Haddington Jr. L'essentiel de la carrière de Bill Mealing se fera dans la pornographie et la série Z , son plus grand fait créatif étant sa participation comme co-producteur de la série B L'aube Sauvage avec Lance Henriksen et Richard Lyne en 1985. En 1990, alors que le genre semble à bout de course depuis longtemps, le réalisateur nous sort un film de femmes en prisons (WIP) dont la vulgarité touche au malaise et la connerie touche au sublime.


Caged Fury nous raconte l'histoire d'une innocente oie blanche venue de la campagne afin de devenir actrice à Hollywood. A la suite d'un casting qui dérape, la jeune fille se retrouve condamnée pour racolage à plusieurs mois de prison. C'est ainsi qu'elle se retrouve dans une prison de bombasses pseudo délinquantes en petites tenues dirigée par une lesbienne et cuir et des mâtons sadiques.


J'aime quand un film donne le ton des ces premiers instants et Caged Fury va le faire sans trop d'ambiguïté. Le film s'ouvre en effet sur la tentative d'évasion d'une jolie blonde en string et soutien gorge trop petit (l'actrice de films cochons Kascha) en tortillant du croupion dans des conduits d'aérations trop étroits. Fort heureusement pour la justice la fuyarde est vite rattrapée et le gardien responsable de cette faute d'inattention est immédiatement licencié en étant égorgé au rasoir … Du cul gratuit, du sang de pacotille, des comportements incompréhensibles, d'emblée Caged Fury annonce fièrement la couleur, ça va être très con mais ça risque d'être assez drôle. Et on ne sera pas déçu à commencer par un scénario anémique et outrancier qui va précipiter cette pauvre fille en prison par un concours de circonstances largement tiré par la tignasse. La jeune héroïne se retrouve donc condamnée à cause de la vidéo d'un casting dans laquelle elle fait du rentre dedans à un patron pour avoir un boulot de secrétaire et accessoirement un rôle dans un film. Une vidéo prise au premier degré par un juge pas trop perspicace et qui devient du coup une preuve de racolage envoyant directement la malheureuse dans une prison pour femmes, sorte de purgatoire d'actrices aux formes généreuses et aux talents limités devant perpétuellement se trimballer en petites tenues. Cette prison est dirigée par une lesbienne sadique appelée Warden Sybil Thorn (petit hommage à Dyanne Thorne interprète de la série des Ilsa), elle est accompagnée d'un massif gardien en chef tout aussi sadique et vicieux interprété par Paul L Smith (Midnight Express PopeyeMort Sur Le Grill Le Sadique à la Tronçonneuse) et de pleins de gardiens dont l'acteur porno Ron Jeremy qui sont je vous le donne en mille, tous des gros vicieux et sadiques. Si on comprend tout on ne capte rien à cette histoire rocambolesque dans laquelle la crédibilité s'est barré avec la mesure et la décence. Il faudra attendre la fin du film pour que Bill Mealing tente de recoller tous les wagons d'un train qui a déraillé depuis longtemps avec un twist qui remet une certaine cohérence pendant trente seconde avant que l'on ne se dise que finalement avec ou sans explications c'est toujours aussi crétin. Toute cette sombre histoire judiciaire n'est en fait qu'une sordide manipulation pour organiser une traite des blanches dans laquelle flics, juges et personnel pénitencier sont des acteurs ; de quoi rester des plus perplexe face à une telle complexité mise en place pour simplement revendre à des richissime pervers des pauvres filles enlevées. Et même si les scénarios des films de femmes en prisons se ressemblent tous un peu, on se demande si Bill Mealing n'aurait pas vu Greta la Tortionnaire de Wrede de ce bon Jesus Franco avec lequel son film possède de nombreuses similitudes.


Caged Fury comme tout bon et mauvais WIP qui se respecte (ou pas?) nous offre son lot de scènes de douches collectives, de fouilles au corps un peu trop poussées, de sévices corporels et de viols. Bill Mealing a du jouer de son carnet rose d'adresses puisque l'on retrouve pas mal d'actrices issus de la pornographie comme Kascha, Tyffany Milion ou Janine Lindemulder. Pour le reste du casting on retrouve tout de même Michael Parks (Red State - Planéte Terreur - Kill Bill Tueur de Flics) et Erik Estrada (Chips) dans le rôle du prince charmant de service. Mais attention celui qui vole la vedette à tout le monde et qui vampirise l'écran avec la dimension du véritable héros n'est autre que Richard Barathy dans le rôle de Dirk Ramsey , un type qui fait du kung-fu en pétant sans distinction les murs et les gueule et qui viendra à lui seul délivrez toutes les donzelles incarcérées. Car oui, en plus du sang et des nichons Caged Fury nous offre de la castagne, franchement que demande le peuple ? Si vous ne connaissez pas Richard Barathy c'est un peu normal vu que le bougre n'aura tourné que quatre petits films, mais vous passez à côté de quelque chose. Comment dire ??? Richard Barathy c'est l'embonpoint de Kung-Fu Panda, la moustache de Danny Trejo, la coupe d'un chanteur de glam rock, la grâce martiale d'un Steven Seagal en fin de vie et le charisme d'un vendeur de tacos dans un parc d'attractions, ce qui n'empêche pas notre burrito énervé de défoncer les murs de prisons à coup de tatanes et de se faire tous les vilains gardiens un par un sans jamais levé la jambe plus haut que le genoux. Je me moque un peu mais franchement il est beau Richard quand il court torse nu dans la fumée avec autour de lui des grappes de jeunes filles qui font des sauts de cabris à l'idée de retrouver la liberté.


Caged Fury est un poil vulgaire, un rien mal foutu et surtout très con ce qui en fait forcément un film très drôle et un très fréquentable nanar.


Ma Note Nanar : 07/10

freddyK
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le 10 mai 2023

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Freddy K

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