On ne comprend pas très bien où veut en venir Candyman : Farewell to the Flesh, suite du premier Candyman (Bernard Rose, 1992). Le cadre festif du carnaval à la Nouvelle-Orléans pour mardi gras sert de toile de fond sans véritablement dire quelque chose de pertinent ni de la légende urbaine investie ni du carnaval en tant que tel, sinon annoncer, par voix off interposée, le retour des morts parmi les vivants. L’intrigue familiale alourdit considérablement le récit : les relations entre frère et sœur puis entre mère et fille encombrent la narration et nuisent au climat malsain et poisseux du premier opus. De plus, la grossesse d’Annie, censée rejouer celle de la femme de l’ancien esclave privé de sa famille, constitue un lien trop faible pour tenir ensemble le passé douloureux du croquemitaine et sa résurgence dans le monde moderne ; sa vengeance reste artificielle et glisse bêtement depuis la révolte antiesclavagiste vers la volonté de réparer un affront sentimental moins intéressant parce que moins intrinsèquement arrimé à ce que représentait le Candyman, soit l’esprit maléfique issu de la barbarie de la société blanche et soucieux de se venger.


Trop explicatif, le long métrage de Bill Condon évacue toute l’aura du personnage spectral en dévoilant ses origines ; la démonstration prend le pas sur le mystère, et l’incompréhension générale qui déroutait jadis le spectateur mute en une anticipation de toute chose. L’épouvante, quoique ponctuée de trouvailles macabres plutôt réjouissantes, demeure prévisible et stéréotypée, le réalisateur confondant la peur et le sursaut, abusant des jump scare à tout-va. Une suite inutile, en somme, rehaussée par la partition musicale de Philip Glass et d’une mise en scène soignée, quoique trop perturbée par ces fameux sursauts des plus agaçants.

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le 16 déc. 2020

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