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Il est peut-être temps de reconnaître la cohérence, le style et la minutie du cinéma de Paul Greengrass qui réussit toujours à se renouveler, à se placer devant de nouveaux défis. Capitaine Phillips est une entreprise imposante mais le réalisateur s'en tire avec les honneurs. Il maîtrise les moindres aspects du film, ne délaissant aucun camp, et parvenant toujours à faire grimper la pression, laissant parfois retomber quelques instants la tension pour lui donner un coup de fouet juste après.

Capitaine Phillips, c'est le divertissement de haute volée, grâce bien sûr à son style qui propose une totale immersion. Avec des plans simples et rapides, Greengrass dresse le portrait de chacun de ses personnages : le capitaine qui emmène avec lui un cadre de ses proches, cadre posé dos à lui dans le bureau du paquebot. L'au revoir est bref avec son épouse et leur conversation des plus banales dans la voiture. Sa vie de famille, il n'y accorde de toute évidence pas assez d'importance. Muse, lui, donne le ton très vite. C'est peut-être un sac d'os mais son regard plein de haine et de courage en dit long. Il est déterminé et il a l'âme d'un leader. Il est clair que c'est sa personnalité qui fait prendre à l'histoire les cheminements qui l'on connaît. Son déterminisme est, presque, plus fort que tout.

Capitaine Phillips, c'est, pourrait-on dire le film qui ne commet pas de faux pas : le casting est irréprochable, la mise en scène rythmée et intelligente, la musique n'est pas trop appuyée mais laisse comprendre dès le début que tout va mal se passer. Le scénario est construit avec de vrais rebondissements et nous livre une fin satisfaisante et le montage est exemplaire.

Il sera difficile (j'espère) à l'avenir d'oublier la scène où Tom Hanks est interrogé à la fin. Du grand cinéma. Et il est inutile ici d'avancer l'argument de ces américains, ces boy-scoots, qui arrivent tels des cowboys. C'est justement ça l'Amérique : la démesure de la réponse, la démesure des moyens mis en oeuvre, l'arrogante assurance de gagner à la fin, un certain totalitarisme qui fait peur.
busterlewis
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le 23 nov. 2013

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busterlewis

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