Carnets de voyage par batman1985
Le Che Guevara est un personnage mythique qui a bien évidemment trouvé des cinéastes pour en parler. Walter Salles a décidé de se baser du journal écrit par le jeune Ernesto Guevara avant qu'il ne devienne la légende "Che" où il raconte son voyage à travers l'Amérique du Sud, y découvrant essentiellement la misère, le racisme envers les indigènes, des malades laissés sur le côté, etc. Au final, c'est un film me laissant un souvenir assez mitigé, avec un cinéaste prenant directement position, mais sachant aussi offrir de beaux moments de cinéma.
D'une part, il faut reconnaitre que dans l'ensemble, l'oeuvre est assez convenue dans son déroulement, ne présentant aucun élément de surprise au spectateur et qu'il faut donc jouer sur d'autres cartes pour pouvoir attirer un public qui n'adhère pas forcément au Che Guevara. Car il faut reconnaître que ceux qui idéalisent le personnage et suivent ses idées seront très certainement ravis par ce film.
Mais il faut aussi admettre que le voyage qu'entrepennent Ernesto et Alberto est remarquable. On s'attend donc à voir dans le film de nombreuses rencontres et des paysages idylliques. A ce niveau, on est bien servi et on regrettera même que le cinéaste ait entrepris de mettre une voix-off, étant celle de Gael Garcia Bernal et donc de Guevara, qui raconte les différentes lettres que Ernesto écrit à sa mère. C'est vraiment dommage car ça casse quelque plus la communion que le public pourrait avoir avec les images et ça n'apporte pas grand chose non plus dans le récit. Elle est, en effet, cruellement décevante car même si elle appuie sur la transformation de Guevara, cette dernière se remarque aussi à l'écran et avec les images. Il était donc inutile de l'ajouter avec une voix. Cette première partie du film est donc assez moyenne.
La seconde s'avère nettement meilleure, commençant pour moi lors de l'arrivée des deux amis à la léproserie. Elle est beaucoup plus intéressante et offre certainement les séquences les plus émouvantes du film comme par exemple la séparation marquée par la rivière divisant malades et biens portants, avec un Che prenant déjà parti pour les plus démunis et puis, surtout, la séquence de départ qui est chargée comme il faut d'émotion.
Au final, l'oeuvre est moyenne par son côté convenu, mais également par le fait que le cinéaste idéalise un peu trop le personnage de Guevara. Aucun mot n'est dit sur le Che et sur les différentes révolutions qu'il a entrepris ou sur le communisme en général. Si ce n'était certainement pas le sujet du film, il faut reconnaitre que c'est ce voyage qui l'a totalement transformé. Et si Guevara était un homme rempli de bonnes intentions, il ne faut pas non plus oublier qu'en défendant ses idées et les plus démunis, il s'est lui-même transformé en soldat et en assassin, devenant de ce côté-là, l'équivalent de ceux qu'il avait décidé de combattre.